Malgré la série de démantèlements de cellules de Daesh par les services de sécurité, l’organisation terroriste continue de séduire des aspirants djihadistes au Maroc. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les classes démunies ne sont plus les seules cibles des recruteurs de l’Etat islamique. Cherkaoui Habboub, un haut cadre du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la DGST, l’a lui même reconnu lors de son passage sur Al Aoula.
Des enseignants, des ingénieurs et de riches commerçants dont certains tenaient des enseignes de vente de bijoux auraient rallié les rangs de Daesh, a-t-il précisé. C’est d’ailleurs la première fois qu’un responsable du bras armé de la DGST tient ce genre de propos, donnant ainsi du crédit à des informations déjà publiées par une ONG installée au nord du pays et ensuite relayée par plusieurs médias dont Yabiladi.
Tombés dans le piège de la propagande de Daesh
Habboub Cherkaoui a attribué ce succès auprès de personnes issues de familles aisées aux campagnes de communication de l’EI. Les vidéos soigneusement réalisées et largement diffusées sur le web montrant des combattants de l’organisation jihadistes résidant dans de somptueuses villas avec piscine influent, selon lui, sur la décision des candidats au djihad.
C’est en effet l’une des armes redoutables utilisés par les fidèles de l’autoproclamé calife Aboubaker Al Baghdadi pour renforcer leurs troupes installées en Irak, Syrie et depuis quelques mois en Libye. Et cela semble fonctionner car l’arrivée de nouveaux combattants en provenance du royaume ou d’autres pays n’a pas l’air de se tarir. Cette propagande reste une marque propre à Daesh qui différencie l’organisation de sa grande rivale Al Qaida.
Les raisons avancées par le haut cadre du BCIJ pour expliquer le succès de Daesh au Maroc tranchent avec des déclarations à la presse de Omar Haddouchi. Le salafiste avait avancé que le succès de l'organisation était dû à l'activité de ses filières de recrutement. Il a estimé qu'un millier de partisans de l’EI circuleraient librement au Maroc et qu’apparemment il n’auraient pas rencontré de difficultés à rejoindre les territoires contrôlés par l’Etat islamique.