En parcourant le web, vous remarquerez un certain «Traveler Moustache». Arrêtez-vous un instant, car il y a là matière à découvrir un univers passionnant, celui d’un jeune marocain amoureux de voyages et de découvertes : Seif Eddine Kousmate. A seulement 26 ans, il a dit «non» à une carrière prometteuse d’ingénieur dans l’une des plus belles villes de la planète, à savoir Paris, pour réaliser son rêve, celui de parcourir le monde pour se frotter à «différentes cultures, vivre des moments uniques riches en émotions, rencontres, et partage», comme lui-même le dit si bien.
Quand plus rien d’autre ne compte
«Traveller Moustache est le nom du backpacker qui est né en moi il y a quelques années, plus exactement depuis la fin de mes études.», explique-t-il dans un entretien avec Yabiladi. Mais avec un boulot et parfois sur conseil de son entourage, il a dû prendre du temps avant de se lancer. «A un moment donné, partir est devenu ma priorité, je ne pouvais plus reporter, personne ne pouvait me faire changer d’avis», dit-il. Quand il s’est enfin décidé à partir, Seif a démissionné, vendu toutes ses affaires et pris la route «sans date de retour prédéfinie». Muni d’un sac à dos et d’un appareil photo, il partage sur son blog et sur sa page Facebook les instants uniques de ses voyages.
Ce qu’il faut savoir sur Seif, c’est qu’il est né à Essaouira dans «une famille modeste et traditionnelle» comme il l’a décrit. Sa vie à Paris commence après l’obtention de baccalauréat à 17 ans, quand il y va pour poursuivre ses études supérieures. Mais comment a-t-il pu convaincre ses parents ? «Ils étaient un peu surpris, et je dirai même un peu déçus par mon projet, car ce n’est pas ce qu’ils attendaient pour la suite de ma vie. Après avoir fini mes études, trouvé un job stable à Paris, ce n’était pas la suite logique des choses», explique-t-il. «Sinon face à ma détermination ils ne pouvaient rien faire. Maintenant ils ont fini par l'accepter et voyagent avec moi à travers le blog et les photos», ajoute le jeune homme.
Budget voyage limité
Financièrement, Seif se contente du minimum. Pendant les années qu’il a mis à réfléchir avant de se lancer, il a également maximisé les économies. «J’ai vendu tout ce que j’avais. Je n’ai pas pris de vacances pendant un an. J’ai débloqué mes primes et adapté mon mode de vie pour économiser au maximum (peu de sorties, plus de consommation inutile…)», explique le jeune homme. «En plus, poursuit-il, vu que j’ai tout quitté en France, je n’ai plus de charges. Quand je suis sur la route, je voyage d'une manière très simple, avec un budget assez limité. Mon voyage est axé principalement sur les rencontres humaines». C’est la raison pour laquelle, il n’emploie quasiment que le transport en commun dans les villes qu’il visite et se rend dans les zones reculées, etc.
Dans cette aventure unique, Seif retient deux moments vraiment difficiles. C’était «au moment de dire : ‘’c’est parti, je prends le risque de perdre mon confort de vie que j’ai aujourd’hui, contre quelque chose que je ne connais pas encore, que je ne maîtrise pas’’, et me préparer à en assumer les conséquences», confie-t-il. L’autre instant d’épreuve, c’était «quand il fallait convaincre mes parents». Mais tout ça est derrière lui désormais.
A l’heure asiatique !
A ce jour, Seif a déjà sillonné quelques contrées. Après un bref séjour en République Tchèque, il a été en Thaïlande en décembre et en Birmanie en janvier. Au moment où nous échangions, il y était encore et prendra le bateau très tôt ce mercredi en direction de Laos. Après quoi il mettra le cap sur tous les autres pays d’Asie du Sud-Est. Bon voyage Traveller Moustache !