L’affirmation vient cette fois du coté de Bruxelles. Dans un rapport daté de 2007, rédigé par son Office anti-fraude et qui vient d’être exhumé, l’Union européenne (UE) accuse l’Algérie d’un détournement «bien organisé depuis des années» de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf, rapporte l’AFP.
Le rapport, qui se base sur les résultats d’une enquête menée à partir de 2003, cite notamment les noms des personnes soupçonnées d’être les organisateurs de ces détournements. Ceux-ci commenceraient dès le port d’Oran où est opéré le tri entre «ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné». «Une des raisons qui ont rendu ces détournements possibles est la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies», souligne l’office dans son rapport.
Selon la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, le document en question a été «oublié» pendant sept ans. Seule une intervention du médiateur européen en 2014 a permis de l’obtenir.
Interrogée jeudi au Parlement européen, la commissaire a reconnu que l’UE n’avait à l'époque pas jugé nécessaire de suspendre son aide, soit une somme annuelle de 10 millions d’euros, administrée par le Front Polisario.