Elle préconise également la mise en conformité des systèmes de monétiques des établissements bancaires avec les standards internationaux, comme la migration des cartes bancaires vers les cartes EMV (Europay, Master-card, Visa) offrant une plus grande garantie aux institutions financières qui les émettent et pour la clientèle qui les utilisent au quotidien.
Par ailleurs, et ce afin de préserver le système bancaire de la contrefaçon et de la fraude sur les cartes bancaires, la Banque centrale impose aux émetteurs des mesures de conformité à la norme EMV pour l’ensemble des cartes, au plus tard, fin décembre 2010, ainsi que la conformité à la norme EMV pour l’ensemble des guichets automatiques.
D’autre part, la Banque du Maroc recommande aux banques la mise en place d’un dispositif d’alerte et de monitoring de la fraude pour les opérations réalisées par carte bleue, aussi bien lors des règlements que pour les retraits au guichet. Une forme d’escroquerie qui tend à se développer.
Meriem, 31 ans, cadre, vient d’en faire la triste expérience. «Je suis complètement dépitée. En l’espace de 48 heures, mon compte a été débité de 3 500 dirhams, via deux retraits au guichet de ma banque dont l’agence se trouve à deux pas de mon domicile», indique-t-elle.
Elle ajoute que «lorsque je me suis rendu à ma banque pour signaler l’escroquerie et demander les recours possibles, on m’a indiqué que la seule option était de détruire ma carte et d’en commander une nouvelle».
Quid des assurances en cas de vols ou d’escroqueries ? «Je possède une carte bleue classique et je ne savais pas que l’on pouvait pirater une carte bleue sans en connaître le code», dit-elle, avant de poursuivre «la banque m’a informé de l’existence de caméra vidéo, positionnée à chaque guichet, sans pour autant déclencher le dispositif vidéo pour tenter de retrouver trace du fraudeur. Pis. Ils ne m’ont donné aucune information sur le procédé utilisé par l’escroc». Et dire que sur le relevé bancaire figure le lieu et l’heure où le retrait a été effectué ?!
Petit «lot» de consolation pour Meriem, elle n’est pas seule à être victime de fraude à la carte bleue. En effet, l’Ambassade de France au Maroc vient de déclencher une campagne de sensibilisation auprès de ses ressortissants sur la recrudescence d’escroquerie par carte bleue sur Internet.
En effet, des agents du Consulat général de France à Rabat et à l’Ambassade auraient été récemment victimes d’escroquerie. Selon les services de sécurité intérieure à l’Ambassade de France à Rabat, le mode opératoire intervient – pour la plupart des cas constatés – lors du paiement par carte bleue de billet d'avion ou de bateau, via Internet, en fournissant le numéro de CB et son cryptogramme.
Pour tenter d’éradiquer ces escroqueries, la délégation SCTIP à Rabat (service français) mène une action de coopération sur la cybercriminalité auprès de la DGSN et de l'Etat-major de la Gendarmerie Royale.