Il y a un peu plus d’un an, Sofiane, agent de sûreté aéroportuaire à Nice, avait été victime d’un licenciement arbitraire sans précédent. Mais depuis quelques jours, justice lui a été rendue. Selon le Collectif de lutte contre l’islamophobie en France (CCIF) qui l’a soutenu pendant l’affaire, le tribunal administratif de Nice s’est prononcé le 21 novembre dernier en sa faveur.
Le préfet des Alpes-Maritimes doit donc lui verser 11 263 euros pour réparation du préjudice financier et moral subi. «Le CCIF se réjouit que Sofiane recouvre ses droits et que la justice sanctionne le comportement du préfet des Alpes Maritimes qui avait alors retiré l’accréditation de cet agent en raison de sa simple pratique quotidienne de l’islam», s’est félicité le collectif
«Il n'est, en effet, plus possible de s'attaquer, sous l'autel d'une prétendue lutte contre la radicalisation, à des individus qui n'ont qu'un seul souhait : vivre de manière sereine leur citoyenneté dans un pays libre et sous des institutions républicaines qui garantissent leur épanouissement et leur sécurité», ajoute le CCIF dans une note publiée sur son site web.
Salam Aleikoum
Les faits remontent au 13 novembre dernier. Sofiane, père de famille de 25 ans, est accusé d'avoir «défavorablement attiré l'attention» après avoir prononcé «Salam Aleikoum» en arabe. Le préfet lui inflige alors une première suspension. Le 17 décembre, soit plus d’un mois après, la préfecture l’accuse de «prosélytisme» et prononce une seconde suspension à son encontre.
Devant le tribunal, celle-ci assure que l’agent s’était enfermé sur lui-même, qu'il ne faisait pas la bise à ses collègues féminines, qu'il répondait en arabe à certains interlocuteurs et qu'il n'aurait «pas montré de répulsion» à l'évocation de certains «actes terroristes», rappelle Le Parisien.
Après deux mois et demi de procédure, l’agent a finalement pu être réintégré. Le Tribunal administratif de Nice a statué en sa faveur en janvier dernier. Il a donc pu reprendre son travail à l’aéroport, sans pour autant rester les bras croisés. Une action indemnitaire a par la suite été intentée en justice contre le préfet des Alpes Maritimes afin d’obtenir réparation du préjudice financier et moral subi. Depuis quelques jours, c’est chose faite.