Après un petit retard à l'allumage, le Polisario a tout de même réagi à l’installation de rampes de lancements de missiles sol-air à Laâyoune, par l’armée marocaine. Dans une lettre adressée su secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Mohamed Abdelaziz dénonce ce déploiement, estimant qu'il s'agit d'une «agression» non seulement «contre le peuple sahraoui» mais également «contre les Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale», a-t-il surenchérit.
Les craintes et les avertissements du Polisario
Le chef du Polisario rappelle, dans sa missive, que le royaume a mis en alerte générale toutes les corps de son armée stationnés au Sahara occidental, avec un net renforcement de la présence des éléments des FAR tout au long du mur de sécurité, notamment à Farssiya. Ce qui constitue, selon lui, une violation du cessez-le-feu signé entre les deux parties, sous l’égide de l’ONU, le 6 septembre 1991.
Abdelaziz a fait part à Ban Ki-moon, de ses «craintes et avertissements» de la préparation d’une possible «agression du royaume du Maroc contre les territoires libérés» sous le contrôle du Polisario alors que Rabat les considère comme une zone tampon.
Abdelaziz sollicite une intervention de l’ONU
Continuant à jouer les Cassandres, le chef du Polisario a appelé, dans son texte, le secrétaire général de l’ONU à une «intervention rapide et à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher le royaume du Maroc de commettre un acte abominable, compte tenu de ses graves implications et conséquences sérieuses sur les efforts des Nations Unies et sur la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région».
Cet SOS lancé par Mohamed Abdelaziz à Ban Ki-moon sonne pourtant faux. En effet, depuis quelques mois, la direction du Polisario répétaient à l'envie que son organisation allait reprendre les armes contre le Maroc et ainsi mettre fin au cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, sous l'égide de l'ONU. Au lendemain de l'adoption de la toute dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, le Front a repris à leur compte la date butoir lancée par Ban, faisant de 2015 une année cruciale pour l’avenir du conflit, le Polisario mélangeant ainsi ultimatum diplomatique et militaire.