En présence d'une délégation marocaine composée d'anciens résistants, Abdelaziz Bouteflika a appelé, à l'occasion de la commémoration du lancement des opérations militaires contre la France, le 20 août 1955, le Maroc et à l'Algérie à ne pas faire cas "des futilités des jours ordinaires", indique une longue dépêche de l'APS.
Un texte, lu par un conseiller à la présidence, qui évoque le passé commun des deux pays de lutte contre le colonisateur. Bouteflika a même affirmé que le choix de la date du 20 août 1955 pour le lancement de la première opération du Front de libération nationale était aussi une "expression de solidarité particulièrement avec le peuple marocain frère à l'occasion du 2e anniversaire de l'exil du Roi Moudjahid Mohammed V, puisse Dieu lui accorder Sa Miséricorde".
"La révolution algérienne a mis fin à l'exil de Mohammed V"
Encensant les actions du FLN contre les troupes françaises, Bouteflika a estimé qu'elles ont laissé "apparaître les prémices d'une solution politique entre le gouvernement et le Royaume du Maroc. Ce qui a "mis fin à l'exil du Roi du Maroc et sa famille à Madagascar", a-t-il estimé. Et d'ajouter que "cette date, commune aux deux peuples, illustre la communauté du destin en toutes circonstances et nous appelle à ne pas faire cas des futilités des jours ordinaires".
Cela fait néanmoins plus de 39 ans que les relations entre Rabat et Alger vivent au rythme de ces futilités. Preuve en est la fermeture des frontières terrestres, une décision qui fête ses 20 ans dans deux jours. En octobre prochain, Marocains et Algériens croiseront une nouvelle fois le fer à New York, à l'occasion des travaux de la IV commission des Nations-Unies sur la colonisation.
L'affaire du Sahara occidental reste un différent majeur entre les deux pays, Rabat accusant Alger de soutenir financièrement, politiquement et militairement le mouvement séparatiste, Front Polisario. Pour autant, le président algérien a estimé dans son message que son pays mène une politique de "dialogue et de bon voisinage avec tout le monde sans l'immixtion dans les affaires internes des Etats".