Les prévisions de croissance des institutions économiques se sont quasiment réalisées en 2013. En effet, le taux de croissance de l’économie nationale a été de 4,4%, contre 2,7% en 2012, révèle les comptes nationaux provisoires fraichement publiées par le Haut-Commissariat au compte (HCP).
C’est exactement la prévision faite par le HCP en juillet dernier, quand il révisait ses projections. Ce résultat n’est pas non plus loin des projections de Bank Al Maghrib (BAM) qui s’attendait à une croissance établie entre 4,5% et 5%, estimant qu’elle serait boostée par une nette amélioration de la valeur ajoutée agricole au second semestre.
Rebond de l’agriculture, allègement du besoin en financement, … les points forts de l’économie en 2013
Effectivement, le regain de croissance de 2013 a été favorisé par une augmentation de 19% de la valeur agricole contre une baisse de 8,9% en 2012. Ce sont les activités non agricoles qui se sont moins accrues. Leur hausse a tout juste été de 2% au lieu de de 4,3% une année auparavant. Jumelée à l’augmentation de 6% des impôts nets des subventions sur les produits (au lieu de 5,4% en 2012), cela a entrainé la baisse du taux de croissance du PIB hors agriculture à 2,3% en 2013, contre 4,4% en 2012.
Par ailleurs, les dépenses de consommation finale des ménages ont maintenu le même taux de croissance qu’en 2012. Ce qui leur a permis de participer pour 2,2 points à la croissance. Globalement, la contribution de la demande finale intérieure à la croissance a été légèrement plus importante en 2013 à 2,8 points, contre 2,5 points un an auparavant.
Les échanges extérieurs ont eut également un effet positif sur la croissance, «avec 1,6 point au lieu d’une contribution quasi- nulle l’année précédente». Cette performance est attribuable à l’augmentation de 2,4% des exportations des biens et services en volume, tandis que les importations ont baissé de 1,5%.
L’année 2013 s’est également achevée sur un léger allègement du besoin en financement du royaume qui est passé de 9,7% du PIB en 2012 à 7,6% en 2013. Cela s’explique par la croissance de 6,5% du revenu national brut disponible (contre seulement 2,7% l’année précédente), fortement boostée par les revenus nets en provenance du reste du monde en hausse de 27,7%. En outre, l’épargne nationale brute s’est améliorée à 26,6% grâce à l’augmentation de 5,4% de la consommation finale nationale. Pour couronner le tout, l’investissement brut a baissé à 34,2% en 2013 au lieu de 35,3% un an auparavant.
2014 serait différente, selon les prévisions
Pour l’instant, ni Bank Al Maghrib, ni le ministère de l’Economie et des Finances n’a commenté ces résultats. Et même s’ils sont provisoires – sachant que les données finales ne pourraient trop s’en éloigner – ce doit certainement être un sujet de satisfaction pour les autorités puisqu’en 2012, la croissance avait lourdement été plombée. Pour cette année 2014, BAM a prévu un ralentissement de la croissance qui devrait, selon son gouverneur Abdelatif Jouahri, s’établir entre 2,5 et 3,5%, en raison de la baisse prévue des activités agricoles. Et les résultats du premier trimestre s'inscrivent dans cette logique.