Les groupes d'élite de la police nationale française ont perquisitionné plusieurs appartements du quartier de la Meinau, à Strasbourg. Six suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur une filière jihadiste strasbourgeoise.
Soupçonnés d’être apprentis terroristes
Surveillés depuis janvier dernier par le renseignement intérieur, quatorze jeunes de cette banlieue strasbourgeoise étaient partis faire le jihad en Syrie, en décembre dernier. C'est à la suite de leur retour en France, il y a maintenant quelques semaines, que les autorités ont décidé d’intervenir.
Les présumés apprentis jihadistes s'étaient rendus en Turquie, avant de rejoindre d'autres compatriotes dans un camp d'entrainement en Syrie. Après un signalement fait par leurs familles, qui les croyaient en vacances à Dubaï, les suspects avaient décidé de rentrer à Strasbourg.
Ce coup de filet musclé vise à entendre ces jeunes au sujet de leur voyage en Syrie. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a réaffirmé «la détermination totale du gouvernement à lutter contre le terrorisme et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente».
Les réseaux jihadistes en France: une priorité nationale
Depuis ces six derniers mois, on assiste à une recrudescence du nombre de candidats au départ vers la Syrie, pour aller combattre le régime de Bachar El Assad. Selon le ministère de l'Intérieur, il y aurait 285 français engagés, soit une hausse de 75% du nombre de volontaires par rapport à décembre.
L'assaut donné par les groupes d'intervention s’inscrit dans le cadre du plan de lutte contre les filières jihadistes. Lancé il y a deux semaines par Bernard Cazeneuve en personne, le programme prévoit notamment la mise en place d'un numéro vert pour signaler les candidats au départ, la privation du passeport pour les jihadistes, et la création d'un dispositif de réinsertion individualisé.