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Immigration irrégulière : La collaboration marocaine chaleureusement saluée par le ministre espagnol de l'Intérieur

L’aide du Maroc à l’Espagne dans la lutte contre l’immigration irrégulière est si précieuse pour le royaume ibérique que ce dernier ne cesse d’exprimer sa gratitude envers son voisin chérifien. Après de récents remerciements publics adressés au Maroc, le ministre espagnol des Affaires extérieures se fait porte-parole du gouvernement pour réitérer sa gratitude. La construction à Nador d’une barrière armée de lames en cause. 

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Jorge Fernandez Diaz, ministre de l'Intérieur espagnol / DR
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S’adressant à la presse lors d’une visite en Catalogne pour la campagne européenne, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jorge Fernandez Diaz, n’a pu s’empêcher d’évoquer le sujet omniprésent dans les médias ibériques, à savoir, l’immigration irrégulière. Il a, à cet effet, remercié le Maroc pour sa collaboration, faisant allusion à la construction d’une barrière armée de lames à Nador afin d’empêcher les assauts de migrants vers Melilla, rapporte Reuters. D’après lui, le gouvernement espagnol «est conscient» de cet effort.

En effet, face au manque des moyens financiers et l’aide européenne qui tarde à lui être attribuée, l’Espagne n’a eu qu’une seule option pour freiner les flux migratoires sur son territoire : demander l’aide du Maroc. Une aide à laquelle le royaume chérifien se montre toujours disposé à fournir. Et ce au prix, parfois, de nombreuses critiques émanant des deux royaumes, comme c'est d'ailleurs le cas actuellement au Maroc concernant les travaux de Nador, dénoncés par l'Association Rif des droits de l'homme.

Au départ, la collaboration consistait juste de repêcher les migrants dans les eaux marocaines et les ramener sur le territoire national. Par la suite, les autorités marocaines sont passées à la vitesse supérieure en renforçant la présence militaire dans les zones environnant les frontières du Maroc avec Ceuta et Melilla. Les assauts des migrants se faisant toujours de plus en plus fréquents et massifs, Rabat a entrepris des travaux pour le renforcement de la frontière. Fin Mars, les forces marocaines sont allées jusqu’à entrer à Melilla pour chasser les migrants qui restaient crampés aux fils barbelés de la clôture frontalière. L’action a été fortement critiquée en Espagne, mais puisque le gouvernement Rajoy y avait donné son feu vert, il s’est opposé à toute ouverture d’enquête.

Rabat, toujours entre discrétion et déni

C’est la deuxième fois que Jorge Fernandez Diaz «salue l’effort» du Maroc dans la lutte contre l’immigration irrégulière en Espagne. En mars dernier, alors que les multiples entrées de migrants à Melilla avaient été freinées par les forces marocaines, il s’était exprimé au même moment que le président de la ville autonome, Juan José Imbroda.

Il faut dire qu’au Maroc, le gouvernement se fait très discret sur le dossier de la lutte contre l’immigration irrégulière vers l’Espagne. Et le fait est que le gouvernement veut faire croire aux citoyens qu’il n’est pas le gendarme de l’Europe, comme l’avait affirmé le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Pourtant, Les faits parlent d’eux-mêmes. Actuellement, le grand débat porte sur la réadmission systématique des migrants arrivés en Espagne par le Maroc. Le quotidien espagnol El Pais révélait, début avril, que Rabat serait prêt à accepter cette concession si Madrid lui verse des finances plus importantes. Une commission mixte avait été formée pour fixer les règles de cette réadmission, mais le contenu de ses rencontres est resté secret.

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