Le ministre pourrait en savoir quelque chose. Ancien de Microsoft, il doit connaitre le dessous du secteur informatique, surtout au Maroc. Mais il attribuait la croissance prévue pour 2010 à une augmentation des exports, une croissance du secteur du bâtiment, et à une récolte agricole meilleure que prévue. De plus, il indiquait que le Maroc affichait clairement une tendance à la hausse en matière d'investissements directs étrangers (IDE). «L'augmentation serait à deux chiffres», affirmait-il dans l'interview accordée vendredi dernier et reprise par The Africa Report.
Ainsi, les récoltes agraires, initialement estimées par le gouvernement à 6 million de tonnes pour 2010, pourraient s'élever à près de 7 million de tonnes cette année. Et les avantages accordés par le gouvernement au secteur du bâtiment seraient également facteur de croissance cette année, tout comme l'augmentation, en général, des investissements étatiques. Ces derniers s'accroîtraient de 20,4% par rapport à 2009 pour atteindre 160 milliard de dirhams. Selon la MAP, l'Etat usera notamment de sa meilleure crédibilité grâce au rang de «investment grade» obtenu par l'agence de notation Standard & Poor's, pour emprunter 500 millions d'euros en eurobond à de meilleures conditions qu'il ne l'était possible auparavant.
Quant aux exportations des principaux secteurs, à savoir les textiles et les pièces détachées automobiles et électroniques, elles avaient beaucoup chuté l'année dernière. Les pays de l'Union Européenne étant destinataires de plus de 80% des exportations marocaines, le Royaume est très sensible à la crise de l'industrie européenne, où l'automobile et l'électronique étaient particulièrement affectés par la crise en 2009. Mais la reprise économique des partenaires de l'industrie marocaine conduisait M. Reda Chami à être «très optimiste» au sujet de la croissance du PIB industriel cette année. Ainsi, les exportations de l'industrie de pièces détachées automobiles auraient «augmentées de 25% dans les deux premiers mois de cette année comparés à la même période de l'année dernière», ajoutait-il.
En matière d'emplois, la politique gouvernementale d'accorder des baisses d'impôts aux entreprises du textile et d'autres entreprises aurait, de plus, limité le chômage. «Les industries qui ont bénéficié d'une telle aide ont enregistré une perte d'emplois entre 1% et 2,9%. Les entreprises qui n'ont pas eu une telle aide avaient une perte d'emplois entre 9 et 11,6%», expliquait le ministre.
Et Google? La rumeur s'est répandue, selon le site du webmanagercenter, en partant de spécialistes des technologies de l'information et de la communication, la semaine dernière. En quittant la Chine, le géant Google aurait hésité entre le Caire et Casablanca pour transférer une partie de ses activités, et le choix serait tombé sur Casablanca. Le site mooja.ma affirmait même que des structures seraient déjà en construction à Casablanca et qu'une dizaine de cadres auraient déjà été embauchés.
Cette installation serait réellement d'envergure si l'entreprise décidait de délocaliser une partie de son développement informatique au Maroc, mais cela semble pour le moins improbable. Une filière commerciale du géant américain, sur laquelle des rumeurs existent également, serait plus facile à ouvrir. Mais pour l'instant, aucune décision officielle n'est encore annoncée de la part de l'entreprise.