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Grand Angle

Maroc/Algérie : Un diplomate marocain compare Ghardaïa à Alep la syrienne

Attaqué par l’Algérie sur la question du Sahara, le Maroc riposte en comparant Ghardaïa à la ville syrienne d’Alep. La presse algérienne est folle de rage. C’est le dernier épisode de la tension permanente entre les deux pays.

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Des forces de sécurité algérienne à Ghardaïa le 18 mars 2014 / Ph. AFP
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Après des mois de silence sur les affrontements sanglants opposant les arabes aux amazighs à Ghardaïa, le Maroc commence à s’y intéresser. Le 20 mars, au Conseil des droits de l’Homme, Omar Hilale, le représentant du royaume auprès de l’ONU à Genève a affirmé que la capitale du sud algérien «ressemble davantage à un champ de bataille avec ses maisons brûlées, ses magasins pillés, ses habitants pourchassés et ses composantes socioreligieuses instrumentalisées». Au passage, il a repris les déclarations d’un habitant de Ghardaïa à une chaîne internationale «comparant ce qui se passe dans la ville à la syrienne Alep».

La presse algérienne furieuse

En l'absence d’une réaction officielle des autorités algériennes aux propos du diplomate marocain, c’est les médias locaux qui se sont occupés de relayer et d'amplifier ce que pensent les officiels tout bas. Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Réflexion titre : «Le Makhzen marocain fourre son nez dans les affaires algériennes : La diplomatie marocaine provoque encore l’Algérie».

De son côté Le Temps de l’Algérie sonne le tocsin sur l’imminence d’une intervention du royaume à Ghardaïa. Le journal assure que «nous avons désormais un Maroc transfiguré et transmué en pays sahélien, en membre du CCG, en partenaire de la sécurité du Mali, en allié des Berbères d'Algérie et en force militaire placée à notre Sud en attendant les bases de la France».

Le Maroc, coupable idéal ?

Mais c’est le quotidien arabophone El Khabar qui est allé le plus loin, insinuant que le décès de trois jeunes amazighs, survenu le samedi 15 mars, seraient l’œuvre de tueurs professionnels venus du Maroc. Le journal affirme que des puces d’un opérateur de téléphonie mobile marocain auraient été trouvées sur les lieux du crime. Des conclusions définitives alors même que l’enquête ordonnée par le procureur de la république près le tribunal de Ghardaïa est toujours en cours.

Ces accusations du journal El Khabar ne sont pas nouvelles et avaient été balayées par des responsables algériens. Pour mémoire, le 20 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz avait affirmé devant les députés de son pays qu’«il n’y a aucune preuve qui confirme l’implication d’une main étrangère dans le conflit à Ghardaïa. Au contraire, tout porte à croire  que cette crise est l’œuvre de parties internes».

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