Le clan des anti-normalisation avec Israël pourrait connaître sa première défection. A en croire une source au PAM, le groupe des députés du parti au Tracteur s’acheminerait vers le retrait de sa proposition de loi, déposée à la commission de la justice de la Chambre des représentants, le 1er août dernier.
Est-ce là la conséquence du changement du de président du groupe PAMiste ? Sachant qu’au début de cette législation, l’avocat Abdellatif Ouahbi a cédé sa place à Mme Milouda Hazeb. «Sans aucun doute, il y a un lien. Il s’agit d’une initiative personnelle de l’ancien président. Le reste des parlementaires n’ont pas été consultés avant le dépôt du projet» nous précise la même source.
«Une question de temps…»
Pourtant, une visite cet après-midi même sur le site du parlement montre que le texte controversé issu d'une "initiative personnelle", porte la signature de tous les députés du PAM et il demeure toujours visible. «Mais ce n’est qu’une question de temps», rétorque notre interlocuteur.
Même si rien n’est encore officiel, cette unanimité de façade des PAMiste serait-elle le résultat de la campagne menée par les médias israéliens sur les projets anti-normalisation avec leur pays ? Vendredi dernier, le lobby juif américain représenté par Simon Wiesenthal Center, a adressé une lettre au roi Mohammed VI sollicitant son intervention afin de bloquer les projets de loi.
Des considérations extra-parlementaires seraient en jeu
Mais il semble que l’éventualité du retrait de cette proposition de loi ne dépende pas exclusivement du pouvoir des seuls élus PAMistes. Des considérations extra-parlementaires seraient en jeu. Et pour cause, il y va de la crédibilité des efforts que mènent Ilias El Omari, l’homme fort au sein du PAM, réputé proche du conseiller royal Fouad Ali El Himma, sur le dossier pour la réconciliation des différentes factions palestiniennes.
C’est un dossier auquel il consacre beaucoup de son temps, en multipliant notamment les déplacements au Moyen-Orient. Un retrait du texte incriminant la normalisation avec Israël empêcherait la médiation d’El Omari de progresser dans un moment crucial. En effet, il a réussi à faire du Maroc, à l'instar de l'Egypte et du Qatar, l'un des pays abritant les réunions entre le Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas.