Visiblement, la forte mobilisation en Catalogne contre l’ordre du CNI d’expulser Noureddine Ziani a contraint les autorités espagnoles de réviser leur plan d’action. Hier, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, qui se trouvait à Barcelone, a évoqué des accusations portée par les services du général Félix Sanz-Roldán contre le Marocain qui aurait des «liens avec le salafisme et l’islamisme radical».
Pour appuyer ses dires, Fernández Díaz, a lancé aux journalistes que Ziani avait auparavant fait l’objet d’une expulsion d’un pays européen mais sans donner davantage de détail. Le responsable estime que l’acharnement du CNI contre le président de l’Union des centres culturels islamiques de la Catalogne «n’a rien à avoir avec son prosélytisme en faveur de la cause de l’indépendantisme catalan». Des propos destinés à calmer la réprobation du gouvernement de la Catalogne de la mesure du CNI de renvoyer Ziani au Maroc.
La formation politique de Ziani défie le ministre de l’Intérieur
Quelques heures après les déclarations de Jorge Fernández Díaz, la réaction du parti Convergence démocratique catalane ne s’est faite pas attendre. Dans un point de presse, le secrétaire de l’organisation de la CDC, Josep Rull, a défié le ministre de l’Intérieur de «mettre les preuves (contre Ziani) sur la table», relevant au passage que le problème dans cette affaire est «l’opacité qui marque tout ce processus». Et d’ajouter que sa formation continuera à «douter des réelles intentions derrière cette opération tant qu’elle n’a pas encore atteint le niveau de transparence exigé dans n’importe quel pays démocratique». Pour Josep Rull, les accusations du ministre ne dépassent pas le stade des «insinuations».
Une version que ne partage pas le titulaire de l’Intérieur. Aux journalistes qui l’interrogeaient sur le cas Noureddine Ziani, il donnait l’assurance que les preuves qu’il a contre le directeur de l’Espace catalo-marocain de la Fondation «Nous Catalans», sont suffisantes pour expulser le Marocain de l’Espagne. Questionné sur les conséquences que pourraient avoir une telle mesure sur les relations entre Rabat et Madrid, Jorge Fernández Díaz a répondu par "elles sont magnifiques". Une autre manière de reléguer aux seconds plans les accusations du CNI (Centre national d’intelligence) contre Ziani de collaborer avec la DGED de Yassine Mansouri.