Finalement, ils ont pu arracher un rendez-vous avec John Kerry. Eux, ce sont: Taïeb Fassi Fihri, conseiller du roi, Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères, Mohamed Yassine Mansouri, le patron de la DGED, et Rachad Bouhlal, l’ambassadeur de Rabat à Washington. Un communiqué émanant de la délégation marocaine, et non des services de Saâdeddine El Othmani, écarté de ce périple aux Etats-Unis, affirme que, lors de ces entretiens, le chef de la diplomatie américaine était accompagné, «notamment de Mme Wendy Sherman, secrétaire d'Etat adjoint et de Mme Beth Jones, sous-secrétaire d'Etat».
Lettre du roi à Obama
Sans donner davantage d’informations sur la teneur des discussions, le texte ajoute que «les deux parties ont convenu de conjuguer leurs actions communes en vue de renforcer et d'intensifier les relations bilatérales dans tous les domaines d'intervention». Pour rappel, le roi Mohammed VI a adressé, le 12 avril une lettre au président Barak Obama, c’était deux jours après que les services de John Kerry aient déposé au Conseil de sécurité un projet de résolution proposant l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. Et dans laquelle le monarque a exprimé au locataire de la Maison blanche «l'importance que revêt pour le Royaume et son peuple la question du Sahara marocain et les risques qui résulteraient de tout changement du mandat de la Minurso», souligne le communiqué de la délégation.
C’est la première rencontre à ce niveau entre des officiels marocains et John Kerry, un politique très proche des milieux pro-Polisario et de son puissant relais à Washington, le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme. Pour mémoire, en 2001, alors député de l’Etat de Massachusetts, il avait apposé sa signature à une lettre adressée à son prédécesseur, Colin Powell, pour soutenir le droit du «peuple saharaoui à l’autodétermination». La réunion, d’hier, entre la délégation marocaine et John Kerry intervient cinq jours après celle, du vendredi, avec Tom Donilon, chef du Conseil National de Sécurité.
Le périple américain de Fassi Fihri, Mansouri et Amrani prend ainsi fin. Les prochaines semaines seront cruciales afin de détecter les signes de changements de la politique de l’administration Obama à l’égard du Maroc. Une possible annonce d’un nouveau contrat d’achat d’armement pourrait contribuer au réchauffement des relations entre Rabat et Washington.