Le Maroc aurait extradé vers la Libye une ancienne figure du régime Kadhafi. Il pourrait s’agir d’Ayman Essayeh qui présidait la direction de lutte contre le terrorisme et les groupes extrémistes. C’est le site saoudien d’actualité alarabiya.net qui le premier a fait état de cette information, se basant sur des sources au sein du bureau du procureur général à Tripoli. Cette extradition, annonce-t-il , serait suivie par d’autres mesures similaires qui devraient frapper d’autres proches du dictateur libyen ayant trouvé refuge au royaume, juste après la victoire de la révolution du 17 février, et demandées par les nouvelles autorités pour leurs implication d'une part dans les violations des droits de l’Homme qui ont émaillé les quarante-deux ans de règne sans partage du colonel Mouammar Kadhafi et d'autre part dans le détournement de milliards de dollars.
L’ambassade marocaine à Tripoli nie l’extradition d’Essayeh
Apparemment gênée par la publication d’une telle information, la représentation diplomatique du Maroc dans la capitale libyenne, s’est empressée de nier les faits. Hier, le site en ligne du journal arabophone alwatan-libya.com publie des déclarations, sous couvert d’anonymat, d’une personne qualifiée de «haut rang» au sein de l’ambassade, allant dans ce sens. La même source a même assuré au quotidien qu’aucun libyen demandé par le nouveau gouvernement ne se trouve au Maroc.
Apparemment, le diplomate aurait oublié le cas Abdellah Senoussi, l’ancien patron des services secrets de Kadhafi, qui a séjourné à Casablanca avant d’être prié de quitter, mars 2012, le royaume à destination de la Mauritanie.
Tripoli très généreuse avec les pays qui lui remettent les proches de Kadhafi
Cette affaire Essayeh a été éclipsée par l’arrestation, vendredi au Caire, d’Ahmed Kadhaf Addam, cousin de Kadhafi. Son extradition est une question de jours. Sans aucun doute, il devrait être le prochain sur une liste qui comprend, déjà, Mohamed Ali Ibrahim Mansour Kadhafi et Ali Mohamed El Amin, le chargé d’affaires de l’ambassade de la Lybie en Egypte.
Pour encourager les autorités du Caire à persévérer dans cette voie, Tripoli a promis de déposer deux milliards de dollars dans la banque centrale égyptienne. C’est son ambassadeur, Mohamed Faiz Jebril qui a confié la somme à l’agence de presse turque Anatolie.
Dans ses mémoires publiées, en automne 2012, dans le journal saoudien Al Hayat, l’ancien ministre des Affaires étrangères libyen , Abderrahman Chalkam, avançait que les autorités marocaines auraient remis au colonel, au début des années 1980, un de ses farouches opposants qui aurait trouvé refuge au Maroc en échange de 200 millions de dollars et de la cargaison d’un navire de pétrole.