Un réseau spécialisé dans la fraude à la sécurité sociale et la vente de faux contrats de travail, vient d’être démantelé à Palma de Majorque, dans les Iles Baléares, en Espagne. La bande est soupçonnée d’avoir fraudé 1,2 millions d’euros à la sécurité sociale. La majorité de ses clients sont d’origine marocaine, rapporte jeudi le quotidien espagnol El Mundo. Le chef du réseau, deux de ses subordonnés, ainsi qu’une centaine de travailleurs fictifs ont été interpelés par la police espagnole.
Jusqu’à 14 000 euros pour un contrat de travail
La propriétaire d’un cabinet de conseil, situé à Palma de Majorque, «utilisait un réseau d’entreprises pour vendre de faux contrats de travail à de faux employés», indique le journal qui cite un communiqué de la Police nationale espagnole. Le prix du contrat était compris entre 250 et 14 000 euros. Plus de 200 personnes, en majorité originaires du royaume, lui auraient acheté des contrats dans le but de toucher les prestations de chômage ou d’obtenir un permis de séjour. La plupart des bénéficiaires ne résiderait même pas en Espagne, mais plutôt au Maroc.
Près de 20 000 euros ont été saisis lors des différentes perquisitions effectuées par la police, d’abord dans un chalet à Santa Margarita, puis dans un appartement situé à Calvia, toujours sur l’ile de Majorque, en plus du cabinet de conseil précité. Plusieurs documents et archives ont également été découverts sur place. Ils sont en cours d’analyse, précise-t-on.
L’enquête avait été ouverte il y a quelques mois, lorsque l’Unité spéciale pour l’inspection du travail de et de la sécurité sociale (Unidad Especializada de la Inspección de Trabajo y Seguridad Social) a détecté plusieurs irrégularités dans les comptes du bureau de conseil majorquin. Certaines des entreprises impliquées dans cette affaire, opérant dans le secteur du bâtiment, employaient davantage de femmes de ménage que d’ouvriers. Les enquêteurs ont également constaté des cas de travailleurs bénéficiant d’allocations pour incapacité de travail temporaire (prestación económica de incapacidad temporal por bajas médicas) non justifiées.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle affaire est signalée en Espagne et aux Iles Baléares plus particulièrement. En juillet 2012, la police locale avait annoncé le démantèlement d’un réseau soupçonné d’avoir vendu 318 faux contrats de travail en l’espace d’une année. Là encore, la majorité des acheteurs étaient marocains.