L’Audiencia Nacional, plus haute juridiction espagnole, a confirmé la mise en examen, étape préalable à un procès, d’une femme d’origine sahraouie pro-Polisario accusée d’avoir diffusé depuis son domicile à Minorque (île des Baléares) des messages en faveur de la lutte armée islamique (djihad). Cette femme, issue d’une famille dont plusieurs membres ont été liés à des organisations terroristes, est notamment la sœur d’un homme mort lors d’une attaque violente menée au Maroc, précise Diario Mallorca.
Pour éviter un procès, l’accusée a toujours affirmé être simplement une sympathisante de la culture musulmane, sans lien avec l’islamisme radical. Cependant, selon le tribunal, les preuves présentées démontrent le contraire. Elle aurait activement encouragé la lutte armée et exprimé sa volonté de mourir en martyre dans le cadre d’actions terroristes.
La décision de l’Audiencia Nacional souligne que le processus de radicalisation de cette femme résidant à Minorque a été progressif. Avant son arrestation, elle diffusait déjà des messages soutenant les thèses islamistes via différentes plateformes numériques. Ce processus aurait été initié sous l’influence de l’un de ses frères, mort en 2016 lors d’une attaque terroriste du Polisario menée au Sahara contre le gouvernement marocain.
La femme communiquait avec d’autres individus partageant ses idées extrémistes par le biais de messages sur la plateforme Telegram, une méthode qui lui permettait d’effacer rapidement ses échanges. Cependant, la Guardia Civil a récupéré plusieurs messages prouvant qu’elle était en contact régulier avec sept autres personnes. Elle leur fournissait du contenu audiovisuel promouvant les thèses radicales, dans le but de les convaincre de rejoindre la lutte armée.
Selon la résolution judiciaire, en plus de prôner des thèses radicales, l’accusée aurait également exprimé son intention de commettre des attentats terroristes. Dans certains messages, elle aurait manifesté son intérêt pour l’acquisition de gilets explosifs et d’autres armes en vue de tels actes.
Elle conseillait également à ses contacts de rester fidèles à la prière islamique tout en les incitant à participer à des attentats, notamment au Maroc, ainsi que contre d’autres cibles définies par l’organisation terroriste.
Lors d’une perquisition à son domicile à Minorque, des preuves ont été trouvées confirmant ses contacts réguliers avec des individus liés au terrorisme djihadiste et à la fabrication d’armes ou d’explosifs. La femme reste en attente de son procès.