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Grand Angle

Maroc-Algérie : Sans la médiation des Etats-Unis, une guerre aurait pu éclater, selon Crisis Group

Dans un récent rapport, International Crisis Group souligne le statu quo fragile entre le Maroc et l'Algérie. La course à l'armement, la désinformation en ligne et les offensives du Polisario risquent d'aggraver le conflit. Le rapport met en avant le rôle des États-Unis et des acteurs européens pour prévenir une confrontation militaire et favoriser le dialogue pour la paix.

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Temps de lecture: 4'

Depuis 2021, le Maroc et l'Algérie sont au cœur d'une crise diplomatique. Cette dernière est vue comme une bombe à retardement qui, si elle n'est pas contenue par des médiateurs étrangers, pourrait mener à une guerre transfrontalière.

Dans un rapport publié le 29 novembre, intitulé «Managing Tensions between Algeria and Morocco», l'International Crisis Group (ICG), une organisation indépendante engagée dans la prévention et la résolution des conflits meurtriers, analyse la situation actuelle entre Rabat et Alger, soulignant les risques et les efforts pour prévenir l'escalade.

Il y a trois ans, l'Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc. Le déclencheur, selon Alger, a été la décision de Rabat de normaliser ses relations avec Israël en 2020 et les accords de coopération militaire qui ont suivi. «L'Algérie a vu les liens de plus en plus étroits entre Israël et le Maroc comme une menace pour sa sécurité nationale», explique le rapport.

Pression américaine

La reprise des relations avec Israël, en plus d'autres sources de friction entre les deux pays voisins, comme la question du Sahara occidental, aurait pu mener à une escalade armée, s'alarme l'ICG. Cependant, «la retenue mutuelle et la diplomatie américaine» ont jusqu'à présent empêché le pire scénario.

Le rapport révèle que des acteurs extérieurs, tels que l'administration Biden, ont joué un rôle majeur dans l'apaisement des tensions entre l'Algérie et le Maroc. «Depuis Washington, l'administration Biden a tenté d'empêcher un conflit direct en appuyant son engagement avec les trois parties – l'Algérie, le Maroc et le Polisario», indique-t-il.

Les gouvernements européens, quant à eux, ont «eu du mal avec leur diplomatie, pris au milieu d'un jeu à somme nulle entre Alger et Rabat». Alors que l'Espagne et la France ont essayé d'équilibrer leurs relations, elles se sont alignées sur le Maroc, soutenant sa souveraineté sur le Sahara et le plan d'autonomie.

Pendant ce temps, l'Union européenne a cherché à «protéger sa relation avec le Maroc des répercussions d'une bataille juridique de longue date sur le Sahara occidental à la Cour de justice de l'Union européenne», s'efforçant (avec un succès mitigé) de concilier cet effort avec une ouverture vers l'Algérie.

Les facteurs de risque sapant le statu quo

Cependant, une escalade entre les deux grands pays du Maghreb pourrait saper le fragile statu quo. Les auteurs du rapport identifient une série de facteurs de risque qui, sans l'intervention d'acteurs étrangers, pourraient mener à une confrontation militaire dans la région.

Un risque majeur repose sur la montée de l'impatience parmi les jeunes du Polisario. «Les jeunes militants sahraouis, de plus en plus insatisfaits de la guerre d'usure du Polisario, appellent à une escalade radicale», avertit le rapport. Cette pression devrait grandir à mesure que de jeunes responsables de niveau intermédiaire montent en grade et gagnent en influence dans la prise de décision.

Un autre risque est la course aux armements entre l'Algérie et le Maroc, qui engendre des «perceptions de menace accrues». Bien que le budget de l'armée algérienne reste supérieur à celui du Maroc, ce dernier a acquis des équipements avancés des États-Unis et d'Israël qui pourraient faire pencher l'avantage en sa faveur dans une guerre hypothétique, suggère le rapport.

Un troisième facteur de risque concerne les États-Unis, qui ont joué un rôle clé dans le maintien de la paix dans la région. La réélection de Donald Trump en tant que président des États-Unis pourrait accroître le risque de guerre. Selon l'ICG, la première mandature Trump «a attisé les tensions régionales – et probablement accru la perception de menace de l'Algérie – en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et en soutenant la normalisation des relations diplomatiques du Maroc avec Israël».

La désinformation en ligne et les discours de haine en Algérie et au Maroc sont également des facteurs de risque significatifs. «La propagation de récits dangereux parmi la population peut influencer les gouvernements à divers niveaux», suggère le rapport.

Les recommandations pour une désescalade

Le rapport ne se contente pas de faire un état des lieux et de lister les facteurs de risques. Il propose également des solutions pour maintenir le statu quo et potentiellement restaurer les liens entre les deux nations. Pour cela, les auteurs soulignent la nécessité d'une médiation extérieure. «L'équilibre en Afrique du Nord devrait être une priorité pour les partenaires des deux pays; les pays occidentaux sont historiquement les plus à même de faire pression dans cette direction», indique le rapport.

Les États-Unis et les pays européens devraient intervenir pour minimiser le risque de confrontation militaire directe en soulignant, dans les messages privés et publics, «le besoin primordial de protéger les civils au Sahara occidental et de sauvegarder les opérations de la MINURSO».

Pour répondre à la course aux armements, le rapport recommande que les acteurs extérieurs veillent à ce que leurs ventes d'équipements militaires «n'altèrent pas indûment l'équilibre des forces». Cela inclut les États-Unis faisant pression sur Israël et la Turquie pour ralentir le rythme de leurs ventes d'armes à Rabat, tandis que les pays du Golfe, comme l'Arabie saoudite, devraient exhorter Moscou à limiter ses ventes d'armes à l'Algérie pour éviter l'escalade.

Dans le même temps, les pays européens devraient viser un rôle plus «équilibré», en transmettant des messages apaisants au Maroc et à l'Algérie et en intervenant lorsque des incidents menacent le statu quo, ajoute le rapport.

Concernant la désinformation en ligne, Crisis Group appelle les géants des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et X à «intensifier la surveillance des publications suspectes concernant ces pays et être prêts à intervenir si le harcèlement, la désinformation et les discours de haine augmentent».

De plus, les États-Unis et les pays européens devraient aider à relancer les négociations parrainées par l'ONU sur le Sahara occidental. Les gouvernements européens devraient «pousser le Maroc et le Front Polisario à accepter la reprise des pourparlers et ouvrir la voie à de Mistura (l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara) pour présenter un plan de dialogue réalisable».

Si ces recommandations sont mises en œuvre, le chemin pourrait être ouvert pour la reprise des relations entre l'Algérie et le Maroc. Le rapport envisage un avenir où les relations sont rétablies, les frontières rouvertes et les initiatives de coopération reprises.

bouza75
Date : le 02 décembre 2024 à 20h17
Ce rapport est totalement biaisé et manque d'objectivité. Il renvoie dos à dos les deux pays sans tenir compte des réalités historiques. - Le Maroc ne s'arme qu'en réaction à la folie algérienne. - Le budget militaire algérien est le double de celui du Maroc alors que le Sahara ne le concerne pas, faut il le rappeler! - Le régime d'Alger n'est pas cité dans les protagonistes alors que c'est le principal, le polisario n'est qu'une marionnette. - Enfin la désinformation et les outrances sont du coté algérien dont les médias officiels attaquent tous les jours le Maroc et ses institutions.
Axis.7
Date : le 02 décembre 2024 à 20h06
Crisis Group a comme membre un certain Ramtane Lamamra l'autre energumène diplomatique avant Attaf le toutou qui suit Bourita comme un caniche. Ce pseudo think tank douteux reprend le narratif algérien pour se donner une importance qu'il n'a pas pour masquer son isolement diplomatique spectaculaire. La normalisation entre le Maroc et Israël n'est qu'un pretexte pour la soupe interne du pouvoir algérien puisque il nous fait une guerre hypocrite et lâche depuis 1963 et depuis 1976 avec son Polisario et donc bien avant les accords d'Abrahams. Aussi, le pouvoir algérien lèche la babouche du Turc Erdogan qui a toujours eu des relations avec Israël. Idem avec l'Egypte et Oman chez qui Tebboune est allé supplier une mediation. Le monde entier reconnait Israël, que l'Algérie fasse donc la guerre à tous les pays qui ont des relations avec Israël. Enfin depuis 20 ans quasi à tous les discours, le Roi du Maroc tend la main à l'Algérie. En vain. Ignorer cela décrédibilise l'analyse de ce think Tank douteux.
Partagas
Date : le 02 décembre 2024 à 19h43
C un général à côté de la plaque et bien optimiste, en quelques jours ce sera terminé, on entendra plus jamais d’eux...
Citation
"golden eagle" à écrit:
Un général algérien qui a souhaité garder l'anonymat a dit: si nous declarons la guerre au Maroc en 2024 ,nous somme sûr de la gagner . Mais si nous déclarons la guerre au Maroc en 2028 ,nous sommes sûr de la perdre .c'est pour ça ,qu'on doit déclarer la guerre au Maroc au plus vite .
golden eagle
Date : le 02 décembre 2024 à 19h07
Un général algérien qui a souhaité garder l'anonymat a dit: si nous declarons la guerre au Maroc en 2024 ,nous somme sûr de la gagner . Mais si nous déclarons la guerre au Maroc en 2028 ,nous sommes sûr de la perdre .c'est pour ça ,qu'on doit déclarer la guerre au Maroc au plus vite .
Tahar_75
Date : le 02 décembre 2024 à 18h57
Après lecture du rapport, il est plein de fausses vérités surtout dans les 4 facteurs de risques 1/ Désinformation : Elle est officielle en Algérie et attise les réseaux sociaux, au Maroc c'est uniquement sur les réseaux sociaux 2/ La course aux armements : L'Algérie augmente son budget et le Maroc réagit. 3/ L’activisme des jeunes du Polisario : Leurs rêves est de quitter les camps pour aller en Espagne ou ailleurs. 4/ L'arrivée de l'administration Trump : Elle risque de mettre à nu les fanfaronnades algériennes de ce faux conflit. Dans ce rapport il y a une insistance particulière sur le rôle de la diplomatie US dans le maintien de la paix entre les belligérants sans toutefois étayer factuellement cette affirmation. (Informations non citées dans le rapport ). Début décembre 23, lors d'entretiens militaires à Alger, les USA l'ont assurés que le Maroc ne l'attaquerait jamais. Au cours de ces entretiens l'Algérie a proposé l'achat d'armements US et d'établir avec eux un accord militaire stratégique. On n'a rien vu de tel par la suite. Récemment, l'Algérie a officiellement demandé à l'Otan la protection de ses sites de production des hydrocarbures. Pour le moment il n'y a officiellement pas de réponses. Le Maroc gère diplomatiquement ce dossier avec brio et l'Algérie, au vu de cette situation, menace de le gérer militairement. C'est un joli rapport dans la forme, mais qui ne prends pas en compte et n'évoque pas la réalité de ce faux conflit, ni la réalité géopolitique actuelle.
HopeFloats
Date : le 02 décembre 2024 à 18h55
Je commence par cette phrase du rapport : "Bien que le budget de l'armée algérienne reste supérieur à celui du Maroc, ce dernier a acquis des équipements avancés des États-Unis et d'Israël qui pourraient faire pencher l'avantage en sa faveur dans une guerre hypothétique". Ensuite, je tiens à préciser que le Maroc n'a jamais cherché la guerre, il ne fait que se défendre, c'est la junte militaire algérienne qui bombe le torse et qui profère des menaces, cela signifie que si jamais l'Algérie attaque, elle sera l'agresseur et elle subira les conséquences, sachant qu'elle n'a aucune raison d'attaquer, puisque le Sahara Marocain ne fait pas partie de son territoire. Après, on parle de la montée de l'impatience parmi les jeunes du Polisario qui appellent à une escalade radicale, donc, ce n'est plus une guerre entre le Maroc et l'Algérie, c'est plutôt une guerre entre le Maroc et le polisario, à moins que l'Algérie compte y participer pour aider les mercenaires polisariens et, dans ce cas, l'Algérie participe à une guerre qui n'est pas la sienne et elle sera considérée comme un agresseur et elle doit assumer les conséquences lorsque la communauté internationale sera du côté du pays agressé. Et pour finir, la junte militaire algérienne n'a pas intérêt à déclencher une guerre, puisque cette guerre sera synonyme de la fin du régime militaire dictatorial en Algérie, donc, les manœuvres des généraux algériens sont dans le but de maintenir le mythe de l'ennemi classique pour continuer à amadouer le peuple le plus longtemps possible.
Red14
Date : le 02 décembre 2024 à 18h51
Il faut vraiment être naïf et aveugle pour ne pas designer le pays qui est à l’origine des tensions dans le Maghreb !!!!!! D’un côté, il y a le Maroc qui est dans son Sahara et qui propose des solutions pacifiques. De l’autre côté, il y a l’Algerie qui a fermé les frontières terrestres et aériennes. Son armée fait des manœuvres à la frontière des provinces de sud Marocain. Tous les médias publics et privés de ce pays dénigrent le Maroc et ses institutions. Même les dirigeants Algériens n’incitent pas à l’apaisement, mais au contraire, leurs discours encouragent les Algériens à haïr les Marocains. Donc, je ne comprends pas pourquoi cet organisme dont vous parlez dans votre article n’appelle pas un chat, un 🐈‍⬛ !!!!!?????
Eamses
Date : le 02 décembre 2024 à 18h31
La solution est simple : Pousser le Maroc à reprendre les discussions avec Front Polisario sous l’égide de l’ONU.
Dernière modification le 02/12/2024 20:17
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