Le département que dirige José Manuel Albares recommande aux Espagnols de ne pas se rendre dans les camps de Tindouf, situés sur le territoire algérien. «L’instabilité croissante dans le nord du Mali et l’augmentation conséquente de l’activité des groupes terroristes dans la région affectent la situation sécuritaire dans la zone où se trouvent les camps sahraouis de Tindouf», explique le ministère des Affaires étrangères dans une note réactualisée, ce samedi 17 février. «NE PAS voyager dans la région, et que tous les voyageurs espagnols dont la présence n'est pas indispensable la quittent le plus tôt possible», insiste la même source.
L’Algérie, première concernée territorialement et administrativement par cette mise en garde de la diplomatie espagnole, observe pour l’heure le silence. En revanche, le Polisario s’est empressé de tirer à boulets rouges sur José Manuel Albares. «Cette recommandation intervient presque deux semaines avant le lancement de la XXIVe édition du Marathon du Sahara ; le plus grand événement sportif international organisé dans les camps de réfugiés sahraouis», note la représentation du Polisario en Espagne dans un communiqué.
«Il est répréhensible que, pour dissuader les citoyens espagnols de se rendre dans les camps où le peuple du Sahara occidental continue de résister ; le ministère ait recouru au fléau du terrorisme», dénonce-t-elle.
Le Polisario pointe une décision «décontextualisée qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de continuer à entraver l’exercice effectif du peuple du Sahara occidental vers sa libre autodétermination».
Pour rappel en novembre 2019, le ministère espagnol des Affaires étrangères, dirigé alors par Josep Borrell, avait recommandé de ne pas voyager dans les camps de Tindouf en Algérie. «L’instabilité croissante dans le nord du Mali» et «l’activité accrue des groupes terroristes dans la région» pourraient «affecter la sécurité» des voyageurs, avait expliqué le département dans un communiqué.
En octobre 2011, trois coopérants européens, deux ressortissants espagnols et une italienne avaient été enlevés dans les camps de Tindouf, lors d’une attaque attribuée par la direction du Polisario à une branche armée proche d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI).