Les ténors de l’Istiqlal continuent de pilonner le gouvernement Benkirane. Cette fois, les tirs n’émanent pas de Hamid Chabat, le secrétaire général de la Balance, mais de son allié Adil Douiri. Le président de la Ligue des économistes du PI, pressenti, dans la perspective d’un remaniement ministériel, à succéder à Nizar Barak, au poste d’argentier du royaume, a vivement critiqué la politique menée par l’exécutif, appelant l’exécutif à résorber, d’urgence, la baisse des réserves en devises, estimées actuellement à moins de trois mois, dans le cas contraire, le Maroc s’achemine vers un déséquilibre macro-économique.
Depuis le gouvernement de l’alternance, en 1998, de Abderrahman el Youssoufi, maintenir ce fragile équilibre des finances publiques est érigé en un axe majeur des différentes lois de finances. La constitution du 1er juillet 2011, dans son article 77, a pleinement consacré ce principe.
Afin d’éviter une telle perspective, Adil Douiri, l’ancien ministre du tourisme, de 2002 à 2007, propose une accélération de la réalisation d’infrastructures dédiées à l’exportation et d’autre part d'injecter annuellement entre 3 à 5 milliards dh, et pendant cinq ans, dans de gros projets, tels le Plan Azur, qu’il a lui-même élaboré, un deuxième usine de construction de voiture et l’offshoring. Douiri a même conseillé à l’Etat d’entrer dans le tour de table des entreprises spécialisées dans ces activités.
Remettre en question les prévisions du gouvernement
L’allié de Chabat a également tiré à boulets rouges sur les prévisions de l’équipe Benkirane pour 2013. Le président de la Ligue des économistes de l’Istiqlal a revu à la hausse le déficit budgétaire, il le situe à 6% contre 4,8% annoncé par le gouvernement Benkirane dans le PLF. Une augmentation aux répercussions négatives sur le niveau de la dette du Trésorerie générale du royaume que Douiri estime à 60% du PIB l’année prochaine.
La caisse de compensation complète ce sombre tableau brossé par Douiri. Selon lui, le gouvernement n’a pas trop de choix ni même de temps, il se doit de réagir et au plus vite, et ce, en réduisant les interventions de la CC d’au moins 10 milliards dh en 2013. En 2012, elles ont atteint 50 milliards contre 40 dans le projet de loi de finance. Une aggravation survenue malgré la hausse des prix des carburants.