La préservation de l’environnement, la gestion des ressources naturelles limitées et la réduction des risques sur la santé passent incontestablement par une approche anticipatrice qui, à l’échelle continentale, permet à la fois de converger les actions et d’apporter des réponses adaptées aux défis de chaque pays, y compris en matière de sécurité alimentaire. C’est ce qu’on souligné les travaux de la seconde journée de la deuxième conférence africaine sur la réduction des risques en santé, qui se clôture ce vendredi 29 septembre en fin de journée à Marrakech. Jeudi, en ouverture officielle de cette édition, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a d’ailleurs mis en exergue l’importance de cette thématique, qui rappelle le lien étroit entre tous ces enjeux et leur impact sur le bien-être des populations.
Dans son allocution d’ouverture souhaitant la bienvenue aux participants issus de 84 pays d’Afrique et d’ailleurs, le chef de l’exécutif a souligné le rôle de la fédération des efforts, pour une action continentale commune qui renforce à la fois la sécurité sanitaire, alimentaire et environnementale. Prenant exemple de l’expérience du Maroc, Aziz Akhannouch a évoqué les acquis de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, ayant permis de renforcer la résilience du système de santé, ainsi que l’action des départements et partenaires pour une gestion efficiente.
Réduire les risques en santé à travers une réponse aux défis connexes
La conférence d’ouverture de ces travaux a ainsi connu la participation des ministres de la Santé et de l’Agriculture du Maroc, du Malawi et du Botswana, permettant de croiser les expériences des bonnes pratiques et d’aborder les différents défis qui nécessitent des réponses anticipatrices. Lors de ce panel coprésidé par Khalid Ait Taleb, ministre marocain de la Santé et de la protection sociale, ainsi que Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, l’accent a été mis notamment sur les impacts de la gestion des crises, ainsi que l’avenir de la gestion des ressources naturelles pour réussir le défi de la sécurité alimentaire, pilier de la santé.
«Nous sommes passés par une crise sanitaire mondiale à travers laquelle a vécu des inégalités et on n’a pas à revivre ce phénomène pour en tirer encore des leçons. L’heure de l’Afrique a sonné», a déclaré Khalid Ait Taleb, soulignant ainsi «l’importance de ces rencontres pour apporter des solutions, sortir avec une feuille de route, une charte continentale, afin de défendre une souveraineté sanitaire, une réponse à la sécurité alimentaire et à la problématique de l’eau», à partir des réalités du continent.
En effet, ce dernier représente «la population la plus jeune et la plus active» du monde, qui «se doit de réussir le projet de la protection sociale et être pionnier en la matière, grâce à cette richesse, tout en maîtrisant notre ressource humaine, en mutualisant les efforts et en soutenant les métiers de la santé, en passant de la médecine curative à la médecine personnalisée», a plaidé le ministre. Au vu du poids financier de ce changement, Khalid Ait Taleb a insisté sur la centralité d’«avoir une seule vision pour la réduction des risques, afin de passer à l’action».
Une approche concertée et adaptée à tous les pays africains
Dans ce même sens, le ministre Mohammed Sadiki a souligné que cette deuxième conférence mobilise l’Afrique «sur une thématique d’une extrême importance», dans le but de «stimuler l’édification d’une vision continentale, concertée pour la santé et le bien-être humain et des écosystèmes sur le continent».
En effet, Sadiki a souligné que les défis en matière de santé étaient intimement liées à la disponibilité d’une alimentation saine et d’un environnement durablement sain, impliquant notamment l’accès à l’eau potable. «La situation exige la mise en avant du potentiel crucial de l’agriculture pour le traitement de la fragilité des systèmes de production et des chaînes de valeurs alimentaires. Le développement de l’agriculture est, de toute évidence, une condition de la souveraineté alimentaire. Il passe par l’élaboration d’une politique agricole forte, efficace et adaptée à chaque pays», a-t-il insisté.
Mohammed Sadiki a ainsi soutenu que «le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire sont, entre autres, des défis communs pour tous les pays africains». De ce fait, l’avenir de la coopération intra-africaine «repose sur la capacité à mieux traiter ces enjeux dans une perspective collective», à travers des actions «novatrices, consolidées dans un processus de coopération et de partenariat», en réponse au «nexus eau – environnement – sécurité alimentaire, en relation avec la santé» et la gouvernance de la rareté des ressources disponibles.