Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé sa stupeur, après qu’un citoyen français de confession musulmane et ayant réussi le concours d’accès à l’école de police à été écarté par la préfecture. La raison de cette décision serait l’existence d’une tâche sur le front, considérée comme «signe possible de repli identitaire» car «signe d’une pratique régulière de la prière».
Dans un communiqué, le CFCM a qualifié de «dérive» l’utilisation par les administrations des mots arabes «tabaa» pour «tâche» et «abaya» pour «robe». «Cette décision arbitraire et jamais vue auparavant dans l’histoire de la Ve République participe à ce climat de soupçon qui pèse désormais sur tout musulman ou musulmane souhaitant pratiquer sa foi sereinement, sans prosélytisme ni provocation», a souligné le Conseil.
Ce dernier indique, par ailleurs, qu’«une tâche sur le front ou toute autre partie du corps n’est en aucun cas une preuve de pratique intensive et assidue de la prière». «Elle pourrait, dans certains cas, être due à la prosternation dans la prière. Pour des raisons dermatologiques et de sensibilité de la peau, elle peut apparaître au bout de quelques prières chez certaines personnes, comme jamais pour d’autres qui ont pourtant prié toute leur vie», ajoutela même source.
Selon le CFCM, «une partie de l’administration» qui «s’érige en spécialiste de la théologie musulmane, semble perdre totalement ses repères sur la question de l’islam, au point de laisser s’installer le sentiment et l’impression d’une chasse aux musulmans».
«Quand bien même il s’agirait de la marque d’une pratique assidue de la prière, en quoi cela serait signe de radicalisation ou de «repli identitaire ?», questionne l’instance, en s’interrogeant s’il faut désormais considérer que «la seule pratique de la religion musulmane est synonyme de radicalisation».
Cette démarche, ajoute le CFCM, «ne fera que nourrir un sentiment d’exclusion et participer à l’alimentation des extrémismes». Dans ce sens, il a appelé «les forces vives» du pays à «s’élever contre ce dévoiement de l’un des principes de liberté fondamentaux de la République qu’est la laïcité».