La plate-forme Euro-marocaine «Migration, Développement, Citoyenneté et Démocratie» (MDCD) organise la première grande rencontre de tous ses membres entre le 7 et le 9 décembre, à Tanger. Plus de 85 associations de la diaspora marocaine en Europe vont tenter de définir ensemble ce qu'elles peuvent faire, en se concertant, pour participer et peser dans le développement du Maroc.
Cette plateforme, s'est formée, en avril 2012, dans l'idée de rassembler toutes les acteurs associatifs de la diaspora marocaine en Europe pour les rendre plus forts dans leurs actions. Une idée qui n'est pas nouvelle mais qui a la particularité de réunir cette fois, réellement, un très grand nombre d'associations des Marocains d'Europe, soutenue par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME).
85 associations et une seule voix ?
Des associations comme Migration et développement, Association marocaine d'étude et de recherche sur les migration, Réseau des compétences germano-marocain DMK ... participent à ce vaste réseau. «Nous voulons quitter la relation bilatérale entre le Maroc et la France pour l’élargir à une dimension européenne, grâce à la diaspora marocaine», explique à Yabiladi Samia Chabani, déléguée générale de l'association Arcanes, et représentante de l'association Migration et développement à la rencontre de Tanger.
La plate forme atteint avec ce grand rendez-vous tangérois un moment crucial de son développement. Passée sa création en avril, et la signature d'une déclaration commune à Saïdia, en septembre, elle doit à présent devenir audible. Il lui faudra enregistrer un écho considérable dans la presse nationale voire internationale, mais également parvenir à parler d'une seule voix. Un défi : comment un mastodonte d'une centaine d'associations européennes pourra-t-il intervenir précisément et concrètement dans les décisions politiques ?
Objectif Maroc
L'objectif de participer activement au développement de leur pays d'origine est également extrêmement vaste. Il y a la volonté de contribuer au renforcement du rôle de la société civile marocaine, contribuer à la mise en œuvre du processus démocratique et de l'Etat de droit, promouvoir le rôle des migrants en tant qu'acteur du développement international et, notamment, contribuer à la lutte contre le racisme dont sont victimes les migrants subsahariens.
«Les relations entre le Maroc et l’Europe, par la diaspora, ne peuvent pas de limiter à la dimension économique ou de co-développement, je n’y crois pas, estime Mme Chabani. Il faut maintenir un lien patrimonial. L’idée est de peser dans le pays d’origine pour une dynamique patrimoniale. Que l’expérience de la migration, dans une ville comme Oujda, par exemple, puisse-être utile pour le travail sur les droits des migrants subsahariens aujourd’hui.»
Droit de vote
La plateforme Euro-marocaine MCMD s’est également assigné pour objectif de «de rester attentive à la situation politique au Maroc et de militer pour le droit de vote au Maroc des membres de la diaspora depuis leurs pays d’accueil», tient à souligner Mme Chabani. Le fameux droit de vote des Marocains du monde qui fait l’objet de débats et de requêtes depuis plusieurs années. Jusqu’ici, ils n’ont droit qu’au vote par procuration.