La liste des pays soutenant le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental continue de s’allonger au grand dam du Polisario et de son soutien algérien. Bien que dans une position plus nuancée, le Japon vient de saluer «les efforts sérieux et crédibles» du Maroc à travers sa proposition d’autonomie au Sahara occidental présentée au Secrétariat général de l’ONU le 11 avril 2007. Si le Japon a toujours témoigné d'une neutralité positive sur le dossier, comme lors du triste épisode de la TICAD en Tunisie, le pays du soleil-levant n'avait jamais évoqué le plan d'autonomie, nous confirme une source diplomatique.
Dans son message de félicitations à l’occasion de la fête du Trône, l’ambassadeur du Japon, M. Hideaki Kuramitsu, a réitéré l’importance pour son pays «de résoudre la question du Sahara occidental d’une manière rapide et pacifique à travers des négociations entre les parties sous les auspices des Nations Unies, et soutient les efforts de médiation menés par le Secrétaire général des Nations Unies et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura».
Ce nouveau soutien vient ponctuer une série de victoires diplomatiques du Maroc qui a débuté avec l’ouverture de consulats à Laayoune ou Dakhla (28 au total), principalement de pays arabes, d’Afrique et d’Amérique latine. Après la reconnaissance par Washington de la marocanité du Sahara occidental, le 10 décembre 2020, plusieurs pays européens ont modifié leurs positions vis à vis de ce dossier en exprimant un soutien plus marqué au plan marocain d’autonomie. Il en est ainsi de la Hongrie en 2021, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, Chypre, et la Belgique, en 2022, mais aussi l’Autriche, le Portugal et l’Ukraine en 2023.
Le Japon salue la stabilité du Maroc dans une région agitée
Le changement de position de Tokyo arrive deux semaines après la publication par le Palais royal de la lettre de soutien d’Israël à la marocanité du Sahara occidental. Une bonne nouvelle qui avait été d'ailleurs saluée par l'ancien ambassadeur du Japon au Maroc, M. Takashi Shinozuka, comme un prélude à l'évolution de la politique japonaise sur le dossier. Cette dynamique positive devrait se poursuivre et confirmer les succès diplomatiques de Rabat, de plus en plus vu comme un allié incontournable dans la région.
Le Japon a d’ailleurs insisté sur la stabilité du Maroc dans une zone qui «connaît une période de grands changements» depuis une dizaine d’années. M. Kuramitsu fait probablement référence au développement des réseaux djihadistes dans le Sahel, aux inquiétantes situations politiques en Libye et en Tunisie, ou aux tensions politiques dans d’autres pays. Le Maroc en contraste fait figure de pôle de stabilité politique, économique et aussi sanitaire comme cela a pu être constaté durant la pandémie du Covid-19.
Le Roi Mohammed VI avec l’empereur Akihito à Tokyo en novembre 2005 / Archive - DR
M. Kuramitsu a salué l’excellence des relations entre Tokyo et Rabat depuis l’indépendance du Maroc en 1956, «à travers des échanges actifs à différents niveaux, y compris entre les Familles Impériales et Royales». Il a rappelé «la visite au Maroc de Son Altesse Impériale le Prince héritier Naruhito en 1991 et la visite d’Etat au Japon de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en novembre 2005» comme marqueurs historiques forts pour les deux pays. Enfin sur le plan économique, il a rappelé également que 70 entreprises japonaises sont installées au Maroc.