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Grand Angle

Espagne : Le Maroc au centre de la campagne des législatives du 23 juillet

Les médias espagnols ont placé le Maroc au centre de la campagne électorale des législatives anticipées du 23 juillet. Le Parti populaire et Sumar se sont emparés de cette aubaine à dessein de fragiliser le PSOE de Pedro Sánchez. Fidèle à sa ligne politique à l’extrême droite, Vox n’a pas attendu le soutien du chef de l’exécutif au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental pour s’en saisir.

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Nasser Boutira, chef de la diplomatie marocaine, et le Président du gouvernement espagnol Perdo Sánchez en discussion en Espagne / DR.
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Ce samedi est jour de silence en Espagne, avant les législatives anticipées du 23 juillet. La campagne électorale de ce scrutin restera marquée par une forte présence du Maroc. L’attention des médias espagnols s’est focalisée sur le soutien de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, annoncé le 18 mars 2022. Le sujet a été inscrit au menu de la majeure partie des rencontres des chefs des grandes formations politiques avec la presse. En effet, il restera difficile de compter le nombre de fois où Pedro Sánchez, Alberto Núñez Feijóo et Yolanda Diaz ont été questionnés sur ce dossier. Le cadre de leurs rencontres avec les médias change, entre télévision, radio et presse, mais la question demeure à l’ordre du jour.

Tout au long de ces rendez-vous, le Président du gouvernement a assumé sa décision. «La relation avec le Maroc est stratégique à tous les niveaux, du point de vue commercial, d’entrée économique dans un contient si important comme l’Afrique, du point de vue de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme et l’immigration», a-t-il affirmé dans une interview donnée à la chaîne La Sexta. Une ligne de défense que le chef de l’exécutif a déjà déroulée, lors de ses comparutions devant les deux Chambre parlementaires espagnoles, pour expliquer le bienfondé de son appui à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara.

Vox a choisi de ne pas sortir de sa ligne politique

Son premier adversaire, le chef du Parti populaire (PP) n’a pas dérogé au discours qu’il adopte depuis le début de cette affaire, le 18 mars 2022. Feijóo n’a eu cesse de promettre aux électeurs de «revenir à l’équilibre entre l’Algérie, le peuple sahraoui et le Maroc», mais sans jamais appeler à «l’organisation d’un référendum au Sahara» ou à l’«autodétermination du peuple sahraoui».

Ces deux revendications sont portées, en revanche, par la cheffe de Sumar, Yolanda Diaz. La ministre du Travail a placé la défense des positions du Polisario au cœur de sa campagne électorale. Elle a même désigné une membre du Polisario, Tesh Sidi, troisième sur la liste de son mouvement à Madrid, avant de la désavouer. D’autres figures de l’extrême gauche, très connues en Espagne, n’ont pas eu cette place privilégiée, comme Iñigo Errrejón, l’ancien numéro deux de Podemos, ou encore l’actuelle secrétaire générale de Podemos, Ione Belarra.

Si le PP et Sumar ont instrumentalisé la question du Sahara dans leurs guerres électorales contre le PSOE de Pedro Sánchez, Vox a choisi de jouer ses traditionnelles cartes contre le Maroc, comme l’immigration, les exportations agricoles vers le marché de l’Union européenne, les ambitions de Rabat à récupérer Ceuta et Melilla. Des dossiers qui répondent, plutôt, aux préoccupations de ses électeurs, notamment ceux installés loin des grands centres urbains. Le non-renouvellement du protocole de pêche Maroc-UE a, par ailleurs, permis à Vox de surfer sur la question pour mieux séduire un électorat, réputé proche du PP, notamment dans les régions autonomes d'Andalousie et Galicie.

La majorité des sondages réalisés en Espagne donnent une victoire au PP, à l’exception de ceux élaborés par le Centre des investigations sociologiques (CIS), un organisme public relevant du ministère de la Présidence du gouvernement.

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