Sur 110 pays, le Maroc fait partie des 25 à avoir relevé le défi de réduire la pauvreté multidimensionnelle de la moitié, sur une période de quinze ans ou moins. Publiée cette semaine par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’édition 2023 du rapport sur l’indice mondial à ce sujet souligne que ces résultats sont en phase avec les Objectifs de développement durable (ODD). Par ailleurs, ils traduisent la faisabilité des actions menées contre la pauvreté et surtout de leur efficience possible sur de courtes et de moyennes périodes, variant de 4 à 12 ans. Le document fait savoir que la note globale du Maroc est de 0,027 en termes d’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), sachant que les valeurs les plus proches de 0 représentent les meilleures performances.
Elaboré avec l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) de l’Université d’Oxford, le rapport souligne cependant que le manque de données complètes sur la pandémie de Covid-19 et ses impacts «complique l’évaluation des perspectives immédiates». Toujours est-il que l’analyse des tendances de 2000 à 2022, centrée sur 81 pays avec des données comparables, a reflété «des progrès rapides réalisables», particulièrement dans dix pays, dont le Maroc. En plus du royaume, une évolution significative a été observée également au Cambodge (0,070), en Chine (0,016), au Congo (0,112), au Honduras (0,051), en Inde (0,069), en Indonésie (0,014), au Viet Nam (0,008) et en Serbie (0). Au Maroc, la population en situation de pauvreté multidimensionnelle sévère s’élève à 1,4%, tandis que celle exposée à ce phénomène représente 10,9%, selon le document. La réduction de la pauvreté dans le pays a été opérée en substance entre 2011 et 2018.
La situation mondiale reste préoccupante
Cet indice tient compte de trois dimensions essentielles que sont la santé, l’éducation et le niveau de vie. Les indicateurs analysés se concentrent sur la nutrition, la mortalité infantile, les années de scolarisation, la présence scolaire, le taux d’effectif dans les écoles, l’intensité de la pauvreté, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’habitat salubre, à l’assainissement, à une activité professionnelle aux combustibles destinés aux usages ménagers. L’identification de ces données sert notamment aux orientations des politiques des Etats membres dans la lutte contre les aspects quotidiens de la pauvreté.
Malgré les progrès significatifs dans 25 pays principalement, 1,1 milliard de personnes sur 6,1 milliards à travers le monde, soit un peu plus de 18%, vivent encore dans une pauvreté multidimensionnelle aiguë, souligne le rapport. Il indique qu’au niveau régional, les pays d’Afrique subsaharienne restent les plus touchés, avec 534 millions de personnes, ainsi que l’Asie du sud, avec un total de 389 millions de personnes. D’ailleurs, ces deux régions «abritent près de cinq personnes sur six concernées par la pauvreté». Près des deux tiers à travers le monde, soit 730 millions de personnes, vivent dans des pays à revenu intermédiaire.
Ainsi, le PNUD a souligné la centralité de l’emploi comme une réponse vitale pour réduire la pauvreté à travers le monde, particulièrement dans ces pays-là. «Bien que les pays à faible revenu ne représentent que 10% de la population incluse dans l’indice mondial de la pauvreté multidimensionnelle, ce sont les régions où résident 35% de toutes les personnes pauvres», ajoute la même source. Les enfants de moins de 18 ans représentent la moitié des personnes pauvres dans le monde, soit 566 millions de personnes. Les zones rurales (84%) restent les plus concernées.