La supposée fraude électorale à Melilla a pris une dimension nationale en Espagne. La polémique a traversé les eaux de la Méditerrané pour jeter l’ancre dans la péninsule, reléguant ainsi aux seconds plans les accusations contre le Maroc portées par des politiques et certains médias.
Après le présumé cas détecté, mardi, à Mojácar (Almeria), qui aurait profité à des candidats du parti Socialiste espagnol (PSOE), l’affaire fait désormais tache d’huile sur l’ensemble du territoire. En effet, ce jeudi, la Garde civile a arrêté treize personnes à Albudeite (Murcie) et enquête sur deux autres pour achat présumé de voix, parmi lesquelles se trouve la candidate socialiste à la mairie de la municipalité, rapportent plusieurs médias ibériques.
Le même jour, le tribunal de première instance et d'instruction de San Sebastián de La Gomera (Iles Canaries) a ouvert une enquête sur le vote par courrier dans cette commune. Ladite cour réagi ainsi à une plainte déposée, le 19 mai, par un électeur ayant pointé des irrégularités en amont des élections municipales du 28 mai.
Le Maroc est-il toujours le responsable de ces «fraudes»?
A Huelva (Andalousie), le porte-parole de la section du PSOE et parlementaire andalou, Enrique Gaviño, a indiqué jeudi dans des déclarations à la presse, que sa formation a dénoncé des «irrégularités» devant le Conseil électoral de la commune de Villalba del Alco. Après ces propos, le PSOE a immédiatement déposé une plainte contre son grand rival, le Parti populaire.
Le PSOE de la région autonome de Valence a également accusé le PP de «manipulation» du vote par courrier à Bigastro et Finestrat. L’affaire a été portée aussi devant la justice pour mener des investigations. Le PP a riposté en annonçant son intention de déposer une plainte contre la formation de Pedro Sanchez pour «achats de voix» via le vote par courrier à la municipalité de Castro Caldelas (Galicie).
Si le PP et le PSOE se renvoient la responsabilité des fraudes électorales, les autres formations, notamment Vox, Podemos et Sumar ainsi que Ciudadanos, demandent à la justice de mener des enquêtes afin d'identifier les responsables.
Pour rappel, mercredi 24 mai, la «fraude électorale» à Melilla s’est invitée au point de presse du porte-parole du gouvernement marocain. «Le Maroc ne s’immisce pas dans les affaires internes de l’Espagne», a affirmé Mustapha Baïtas en réponse à une question de l’agence de presse espagnole EFE. «L’Espagne est un pays pleinement souverain. Nous savons le contexte de ces affaires», a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.