Les demandeurs d’asile issus de Soudan et du Tchad ont manifesté, ce vendredi matin à Rabat, devant le siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) du Maroc. Ils déplorent l’évolution de leur dossier depuis le mois de novembre 2022, tout en dénonçant leurs conditions de vie dans la ville, pendant le temps d’attente du traitement de leurs requêtes. Dans un communiqué, la section locale de l’Association marocaine des droits humais (AMDH), qui suit la situation de ces migrants, qualifie notamment le traitement du HCR d’«approche excluante» et de «discrimination raciale».
En effet, ce sit-in intervient à la suite de plusieurs autres rassemblements, tenus précédemment par les demandeurs d’asile soudanais et tchadiens. Déplorant une insécurité qui les expose à des arrestations aléatoires, ils ont appelé désormais à leur éloignement «vers un pays sûr». La goutte ayant fait déborder le vase aura été «la mauvaise gestion des rendez-vous, d’une manière qui affecte la sécurité et la vie des demandeurs», selon un communiqué parvenu à Yabiladi. Dans ce sens, l’AMDH-Rabat a exigé «l’arrêt des opérations de déplacements forcés vers des zones reculées ou frontalières avec l’Algérie».
Exprimant son soutien «aux demandeurs d’asile de toutes nationalités», l’antenne a appelé par ailleurs à la fin des vagues d’arrestations aléatoires, souvent accompagnées de la dépossession des migrants de leurs affaires personnelles. Par la même occasion, l’ONG a lancé un appel au HCR pour «mettre fin à la discrimination raciale contre les ressortissants soudanais et tchadiens, avec un respecter des directives de l’ONU dans le cadre du travail sur le terrain».