«Égalité, justice et liberté», «non à l’exploitation», «y’en a marre», «nous sommes tous Africains», «différences = richesses», «oui à l’éducation des enfants immigrés» : voilà les principaux slogans qui ont retentis aux abords du centre-ville de Rabat. Dès 10 heures, ils étaient tous ensembles Marocains et étrangers, sur le pied de guerre pour braver la pluie de cette matinée et manifester leur indignation et leur colère suite à la parution d’un article jugé «haineux» publié dans l’hebdomadaire Maroc Hebdo International.
Dans un communiqué rendu public, l’Organisation Démocratique des Travailleurs Immigrés au Maroc «s’insurge contre ce traitement médiatique à l’encontre de cette communauté et qualifie les sous-titres dudit hebdomadaire de racistes, de xénophobes et de négrophobes en particulier». Ainsi, «le chapeau de la publication généralise et traite toute la communauté noire de mendiants, de prostituées et de dealers de drogues», s’indigne Marcel Amiyeto, Secrétaire Général de l’Organisation Démocratique des Travailleurs Immigrés au Maroc (ODTIM), organisation affiliée à l’Organisation Démocratique du Travail (ODT).
Un poids économique non négligeable
«Notre syndicat regroupe 260 travailleurs étrangers qui participent au développement économique du Maroc. Ces personnes paient chaque mois un loyer très cher et s’acquittent de leurs factures d’eau, d’électricité et d’internet. Ils envoient leurs enfants dans des écoles privées chères puisqu’ils n’ont pas droit à l’école publique. Nous ne pouvons être ignorés indubitablement». Toutes ces dépenses participent ainsi au tissu économique du Royaume.
«Nous sommes des travailleurs honnêtes, même si je reconnais que certains s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. Cela ne peut s’étendre à toute une communauté. Pour preuve, le frère de Rachida Dati, ex-ministre de la Justice française avait été arrêté pour trafic de drogue. Cela n’a pas écorné l’image des Maghrébins en France», poursuit Marcel Amiyeto.
«Traiter les subsahariens de la sorte nous a écœuré, raison pour laquelle nous avons convenu de manifester notre désapprobation en compagnie de nos amis et frères marocains, de marcher pour dire non au racisme et à la xénophobie, non à la discrimination et à l’exploitation des travailleurs immigrants. Nous demandons aux parlementaires de faire respecter les conventions et accords internationaux ratifiés par le Maroc et d’arrêter les expulsions arbitraires vers le désert».