Le Maroc a restreint les exportations de tomates depuis fin février, avec une interdiction totale imposée durant la semaine pour faire baisser les prix intérieurs. Chef de la Fédération des exportateurs marocains de fruits et légumes (FIFEL), Lahoucine Aderdour a déclaré vendredi à Reuters que le ministère de l’Agriculture avait convenu d’un quota journalier d’exportation, le mois dernier, avant d’arrêter toutes les exportations du 18 au 22 mars, avec un quota inférieur de 700 tonnes par jour à partir de jeudi.
Selon la même source, les exportateurs ont reçu, vendredi, un quota de 1 000 tonnes, soit moins que les 1 500 tonnes habituelles. Les produits plus chers, comme les tomates cerises qui représentent plus de la moitié des exportations de tomates du Maroc, ne sont pas concernés par les restrictions.
De leur côté, les négociants craignent que les réductions des exportations n’affectent leur part sur les marchés clés de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne. «Nous n’honorons pas nos contrats d’approvisionnement à long terme», a déclaré un négociant à l’agence de presse, ajoutant que la grande partie des contrats avec des clients britanniques sont signés un an à l’avance, à des prix fixes.
Plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas a déclaré qu’il était impossible de parler d’exportations, tant que les prix des denrées alimentaires étaient encore élevés dans le marché intérieur. Mardi dernier, l’inflation au Maroc a conduit Bank Al-Maghrib à relever pour la troisième fois consécutive son taux directeur de 50 points de base à 3%.
Cette année, la région de Souss-Massa qui produit 90% des tomates du Maroc s’attend à une production de 695 000 tonnes, contre 975 000 l’année dernière. «Nous nous attendons à ce que l’activité d’exportation normale reprenne à mesure que la production s’améliore», a déclaré Aderdour.