Le Baromètre arabe, réseau de recherche indépendant et non partisan qui mène des sondages d'opinion dans la région MENA depuis 2006, a publié cette semaine quelques résultats de la septième vague de son sondage, menée notamment au Maroc. Le rapport Maroc s’intéresse ainsi à plusieurs questions, dont celle de l’ouverture des frontières entre le royaume et l'Algérie.
Les données du Baromètre arabe montrent que les Marocains «ne sont pas favorables à la fermeture des frontières». «Une grande majorité de Marocains (67%) se disent favorables à l'ouverture de la frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie, qui a été fermée en 1994. Une proportion similaire (68%) est favorable à l'ouverture des frontières aériennes entre les deux pays», explique le rapport.
Il ajoute que les Marocains âgés de 30 ans ou plus et ceux qui vivent dans la région nord du pays sont «légèrement plus susceptibles de soutenir l'ouverture des frontières terrestres et aériennes avec l'Algérie». «Plus important encore, les citoyens de la région limitrophe de l'Algérie et qui pourraient ressentir l'impact de l'ouverture des frontières terrestres, sont beaucoup plus susceptibles de soutenir la réouverture des frontières», ajoute le rapport. De ce fait, «une nette majorité (90 %) des citoyens vivant dans la région de l'Oriental restent favorables à l'ouverture des frontières terrestres, tandis que 94 % d'entre eux sont favorables à l'ouverture des frontières aériennes entre les deux pays voisins», explique-t-on.
Les Marocains toujours «inquiets» de la propagation du Covid-19
En général, les Marocains interrogés ont exprimé «une grande sensibilité à l'égard» des crises sanitaire et économique et «beaucoup reconnaissent leurs impacts sur leur vie quotidienne», bien que «tous les Marocains ne voient pas la situation actuelle du pays à travers un prisme similaire». Le rapport ajoute que «les citoyens de différentes régions perçoivent les menaces internationales», alors que «les citoyens des régions du sud s'inquiètent davantage de l'influence de l'Iran dans la région».
Dans l'ensemble, «les Marocains sont toujours inquiets de la propagation du Covid-19, bien que le pays dispose de l'une des stratégies de réponse les plus efficaces du continent africains». Ils «se rassemblent autour des questions économiques comme étant les défis les plus importants auxquels le pays est confronté».
Pour surmonter ces défis, les Marocains pensent que le gouvernement «devrait se concentrer sur la création d'emplois, l'augmentation des salaires pour les emplois existants et la réduction du coût de la vie». Toutefois, plus d'un tiers des Marocains qui essaient de surmonter les défis économiques dans leur pays, «cherchent un meilleur avenir dans un autre», souligne le rapport, rappelant que ce pourcentage reste en réalité inférieur à ce qu'il était en 2018, alors que ce désir d'émigrer est «plus élevé chez les hommes plus jeunes et ayant un niveau d'éducation plus élevé».
Les Marocains gardent, par ailleurs, «une évaluation plus positive des États-Unis, au moment où «environ trois Marocains sur dix sont favorables à la normalisation» des relations avec Israël.
L’enquête nationale représentative du Baromètre arabe a été menée en face à face du 4 mars au 26 avril 2022 auprès de 2 404 Marocains sélectionnés de manière aléatoire dans toutes les régions, en utilisant un échantillon en grappes à plusieurs degrés.