La coalition d’extrême gauche, Unidas-Podemos, membre du gouvernement au pouvoir en Espagne, depuis le 13 janvier 2020, sera présente à la prochaine session de la Haute commission mixte maroco-espagnole, prévue à Rabat au début de 2023, selon El Confidencial digital (ECD).
La publication en ligne, proche des milieux sécuritaires, affirme que Yolanda Díaz, ministre du Travail et de l’économie solidaire, pourrait faire partie de la délégation qui accompagnera Pedro Sánchez au royaume. «Le Maroc ne s'est pas opposé à la participation de Yolanda Díaz», par pragmatisme. La signature de possibles accords d’emploi, qui profiteraient aux travailleurs marocains en Espagne, aurait joué en faveur de la ministre issue de Podemos, selon des sources gouvernementales.
En revanche, Irene Montero, ministre de l’Egalité, et Alberto Garzón, son collègue à la Consommation, tous deux membres d'Unidas-Podedmos, ne devraient pas avoir cette chance. ECD attribue leur mise à l’écart à un «veto» de Rabat, en raison de leur rejet de l'appui de Pedro Sánchez au plan marocain d'autonomie sur le Sahara. Le chef du gouvernement «est prêt à se plier à cet ordre, précisément pour ne pas incommoder le roi Mohammed VI», ajoute la même source.
Pour rappel, le ministre de la Consommation, Alberto Garzón, s’est réuni, le 28 avril, soit trois semaines après le sommet du 7 avril à Rabat entre Mohammed VI et Sanchez, avec une délégation du Front Polisario, conduite par ses représentants en Espagne et en Europe. Une rencontre qui avait constitué un sérieux défi pour l’autorité du locataire du palais de la Moncloa.
Quant à Irene Montero, elle a rejeté la position de Sánchez sur le Sahara. «Le Conseil de sécurité des Nations unies est parfaitement clair sur le conflit au Sahara occidental. Il parle d'une "solution politique juste, durable et acceptable pour toutes les parties" incluant "l'autodétermination du peuple sahraoui". L'Espagne doit continuer sur cette voie», avait-elle écrit le 18 mars sur Twitter, soit seulement quelques heures après l’annonce par le cabinet royal de la lettre de Pedro Sánchez au roi Mohammed VI.
Pour rappel, en décembre 2020, Sánchez avait prévu d’écarter Pablo Iglesias, alors deuxième vice-président du gouvernement et chef de Podemos, de la liste des ministres qui devaient l’accompagner au Maroc pour co-présider avec son homologue marocain, Saad-Eddine El Othmani, la réunion de la haute commission mixte.