Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a défendu, ce mercredi au Nations unies, le plan marocain d’autonomie au Sahara, proposé en 2007. «Le Royaume du Maroc réitère son engagement à parvenir à un règlement politique définitif au conflit régional artificiel autour du Sahara marocain, basée sur l’initiative marocaine d’autonomie, seule et unique solution à ce différend, et ce dans le cadre de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Royaume», a-t-il souligné dans la déclaration au nom du Maroc à la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le chef de l’exécutif a réitéré, à cette occasion, l’appui du Maroc aux efforts de Staffan de Mistura en vue de parvenir «à une solution politique réaliste et durable, basée sur le compromis, conformément aux résolutions des Conseil de sécurité, notamment la 2602» adoptée en octobre 2021.
En relation avec la reprise des négociations, Akhannouch a insisté sur «la participation de l’Algérie, avec sérieux et bonne foi, au processus des tables rondes, au même titre que sa responsabilité avérée dans la création et le maintien de ce différend artificiel». Une participation que le Maroc érige en «condition sine qua non pour parvenir à un règlement définitif à cette question», a-t-il affirmé.
Le Polisario réagit
Pour rappel, le représentant permanent du Maroc à l’ONU avait exigé la présence de l'Algérie dans toute opération de pourparlers. «Si l’Algérie s’obstine dans son déni et ne reprend pas sa place à la table ronde, il n’y aura pas de processus politique», avait menacé l’ambassadeur Omar Hilale lors de la réunion du Comité spécial des 24 des Nations unies, organisée en août 2021 à la République dominicaine.
Dans son discours, le chef du gouvernement a fait part «de la profonde préoccupation» du royaume «quant à la situation humanitaire catastrophique et l’état de non-droit que vivent les populations des camps de Tindouf». Akhannouch a, par ailleurs, demandé à la communauté internationale d’inciter les autorités algériennes «à répondre aux appels du Conseil de sécurité lancés depuis 2011, pour permettre au Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés de procéder au recensement et à l’enregistrement de la population séquestrée dans les camps de Tindouf». Des appels ignorés, jusqu'à présent, par le voisin de l'Est.
«L'Algérie, en flagrante violation du droit humanitaire international, a cédé ses pouvoirs sur cette partie de son territoire (les camps de Tindouf, ndlr) à des milices séparatistes armées aux liens avérés et confirmés avec des réseaux terroristes dangereux dans la région du Sahel.»
L’intervention du chef du gouvernement à l’Assemblée générale de l’ONU a immédiatement été condamnée par le Polisario. «Le régime d’occupation marocain a bloqué toutes les étapes de la mise en œuvre du plan de règlement africain de l’ONU depuis le début, puis en rejetant le référendum d’autodétermination et en s’impliquant dans des tentatives désespérées pour faire adopter certains des solutions suspectes», accuse le mouvement séparatiste dans un communiqué.
La réponse algérienne à la déclaration du Maroc sera confiée, comme lors de 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU de septembre 2021, au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors de la déclaration de l'Algérie devant la même instance.