Le PJD a rapidement réagi à l’accueil réservé, ce vendredi, par le président tunisien, Kaïs Saïed, au chef du Polisario à l’aéroport de Carthage. «Nous considérons ce pas comme un développement dangereux et sans précédent, un coup dur pour les relations historiques entre les deux pays frères, et une position hostile et partiale contraire aux règles de bon voisinage et de partenariat», indique le Parti de la Lampe dans un communiqué portant la signature du président de sa commission des relations internationales, l’ancien ambassadeur Mohamed Réda Ben Khaldoune.
Le PJD a saisi cette occasion pour réitérer son adhésion à «la feuille de route sur le conflit artificiel du Sahara marocain, établie par Sa Majesté le roi dans son dernier discours à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, et nous affirmons notre soutien aux mesures annoncées par notre pays face à ce développement dangereux et hostile».
Pour rappel, le PJD avait condamné le coup de force de Kaïs Saïed du 25 juillet 2021, marqué par la suspension du Parlement et la dissolution du gouvernement.
Les partis marocains unanimes
Même son de cloche auprès du RNI, du PPS et de l’USFP. Le parti présidé par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a «condamné un acte hostile, sans précédent, dirigé contre notre pays et son intégrité territoriale». En accueillant le chef du Polisario, «le régime tunisien s'aligne désormais sur les ennemis du royaume et les partisans des tendances séparatistes dans la région», indique le RNI dans un communiqué publié hier soir.
Le secrétaire du PPS, Nabil Benandellah, a dénoncé «un comportement immoral qui représente une menace pour l'unité territoriale du royaume du Maroc et les sentiments patriotiques de tout le peuple marocain, et qui aura de graves conséquences sur les relations entre les deux pays». «Nous, au sein du Parti du Progrès et du Socialisme, ne pouvons que soutenir les positions et les actions que le Royaume du Maroc a prises, et prendra, pour défendre notre unité territoriale et la souveraineté de notre pays», précise le secrétaire général du PPS dans un communiqué.
L’USFP a également exprimé sa «colère» suite à l’accueil réservé par le président tunisien au chef du Polisario. «C’est un coup de poignard dans le dos du Maroc, qui tenait à la stabilité et à la sécurité de la Tunisie, alors qu’elle traversait une situation difficile, en raison d’opérations terroristes». L’USFP se réfère à la réponse du roi Mohammed VI aux attentats terroristes qui avaient frappé la Tunisie en y prolongeant sa visite officielle de quelques semaines supplémentaires en mai 2014. Une présence que l’ancien président Moncef Marzouki avait saluée, d’autant que les touristes avaient fui le pays.
De son côté, le Parti de l’Istiqlal a dénoncé un «flagrant revirement de la position d'un pays frère» sur la question du Sahara. Le PI «regrette l’alignement des nouveaux dirigeants de la Tunisie du côté de la fragilité et de l’instabilité et pousser vers la division et l’inconnu au Maghreb».
Le PAM a également exprimé, par la voix de son vice-secrétaire général, sa condamnation de l’accueil réservé par le président Kaïs Saïed au chef du Polisario. «C’est un acte sans précédent qui confirme clairement l'approche choisie par la Tunisie, qui est basée sur la multiplication de positions négatives visant le Maroc et ses intérêts suprêmes», a affirmé Samir Goudar dans des déclarations au site de son parti.
En réponse à l’accueil réservé par le président tunisien au chef du Polisario, le Maroc a décidé de ne pas participer au 8ème sommet de la TICAD, qui se tient en Tunisie les 27 et 28 août, et de rappeler immédiatement en consultation son ambassadeur à Tunis. La Tunisie a répondu de manière identique en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultation.