Alors que ses propos sur Tindouf et la Mauritanie ont suscité une vague de commentaires et de réactions, Ahmed Raissouni a rompu le silence. Sur son site internet, le président de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) a expliqué que son discours était spontané. «Il était parfois bref et incomplet, ce qui a ouvert la porte à des soupçons, des explications et des interprétations auxquelles je n'avais pas pensé, intentionnellement ou non», a-t-il ajouté.
Pour justifier ses propos, Ahmed Raissouni a déclaré que «tous les pays de la région du Maghreb souffrent des répercussions du problème du Sahara marocain». Il a ajouté avoir appelé «à permettre aux érudits et prédicateurs marocains, et à tous les Marocains, de traverser vers la ville de Tindouf et ses camps, pour communiquer et dialoguer avec leurs frères sahraouis marocains qui y sont détenus, autour de l'unité et la fraternité qui les unissent et sur l'absurdité du projet séparatiste, pour lequel se bat le Front Polisario, soutenu et dirigé par l’armée algérienne»
Le président de l’UIOM a souligné qu'il croit, «comme tous les enfants de la région, que les cinq pays du Maghreb ont un besoin urgent de surmonter ce problème, qui entrave les efforts d'unité et de développement, et menace la paix et la stabilité dans la région». «Je crois, comme toutes les personnes sensées, que la guerre n'apportera jamais de solution, mais plutôt la destruction et apportera plus de ruptures internes et d'interventions étrangères», a-t-il enchaîné.
Concernant ses déclarations où il a qualifié d’«erreur» l’existence de la Mauritanie, Ahmed Raissouni a rappelé que «l’indépendance de la Mauritanie a été contestée par le Maroc pendant plusieurs années, pour des raisons historiques», avant que le voisin du sud ne devienne l'un des cinq pays constitutifs du Maghreb arabe. «Quant aux souvenirs de l'ancienne unité et à ses aspirations renouvelées, il n'y a plus moyen d'y parvenir aujourd'hui que dans le cadre d'une politique graduelle, volontaire et mutuelle. La meilleure formule disponible aujourd'hui est la relance de l'Union du Maghreb arabe», a-t-il reconnu.