Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz a déclaré cette semaine, devant des membres de la Knesset qu'Israël, les États-Unis et des partenaires régionaux ont développé une alliance de défense aérienne pour contrecarrer les tentatives iraniennes d'attaquer son pays et d'autres Etats du Moyen-Orient. Il a ajouté que le programme, connu sous le nom de «Défense aérienne du Moyen-Orient» a été mis en place au cours de l'année écoulée.
Gantz a ajouté qu'Israël parie sur la visite du président des États-Unis dans la région, le mois prochain, pour soutenir ce processus. «Depuis un an, je dirige un vaste programme, avec mes partenaires au Pentagone et de l'administration américaine, qui renforcera la coopération entre Israël et les pays de la région», a poursuivi le ministre israélien.
Des sources médiatiques ont rapporté que la question de cette alliance a été abordée lors du sommet du Néguev, organisé par Israël en mars dernier, auquel le Maroc a été représenté par son ministre marocain des Affaires étrangères. Nasser Bourita avait pris part à cette réunion aux côtés des chefs de la diplomatie d'Israël, des États-Unis, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et de l'Égypte.
Le ministre israélien des Affaires étrangères avait d’ailleurs confié que le sommet du Néguev était destiné à «terrifier et dissuader [les] ennemis communs, au premier rang desquels se trouve l'Iran», estimant que le sommet «envoie un message fort à l'Iran». En août dernier, lors de sa visite au Maroc, Yair Lapid avait annoncé que l’objectif de son pays est de créer un «axe politique» entre les différents partenaires, dont le Maroc, afin de «présenter une solution pratique alternative à l'extrémisme religieux» de l'Iran.
Des défis «communs» entre Israël et le Maroc concernant l'Iran
Lors de leurs visites au Maroc, les responsables israéliens tiennent à évoquer les «menaces iraniennes» dans la région avec leurs homologues marocains. Le Maroc et Israël insistent aussi sur «la nécessité de faire face à la menace iranienne». C’est le cas notamment de la ministre israélienne de l'Intérieur, qui s’est rendue cette semaine à Rabat. Dans un tweet après sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, Ayelet Shaked a indiqué avoir abordé avec le chef de la diplomatie marocaine «les défis communs entre les deux pays concernant l'Iran».
תודה לשר החוץ המרוקאי, נאסר בוריטה על פגישה מרתקת. מטרתנו לחתום בחודש הקרוב על ההסכם הסופי להבאת עובדים זרים ממרוקו לישראל. שוחחנו גם על האתגרים מול איראן, שמשותפים לשתי המדינות ???? https://t.co/NYLgbpAlUE
— איילת שקד Ayelet Shaked (@Ayelet__Shaked) June 21, 2022
Il y a quelques jours, des parlementaires américains, réunis dans le cadre de l’«Abraham Accords Caucus», ont présenté une proposition de loi, portant création d’un système intégré de défense aérienne entre Israël et les pays arabes.
Il est à rappeler que le Maroc avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran le 1er mai 2018, «en réponse à l'implication de l'Iran par le biais du Hezbollah dans une alliance avec le Polisario visant la sécurité et les intérêts du Maroc». «Nous avons des preuves, des données et des dates qui montrent l'implication d'au moins un élément de l'ambassade d'Iran en Algérie dans l'organisation de toutes ces opérations depuis au moins deux ans», avait assuré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita.
Depuis cette rupture, le Maroc s’est allié aux Etats-Unis dans leur mobilisation contre l’Iran. Le royaume a même été membre fondateur du «Processus de Varsovie», lancé par l’administration Trump à l’occasion de la réunion du 14 février 2021 dans la capitale polonaise, pour «contenir la menace de l’Iran» dans la région du Golfe et du Moyen-Orient.