Une nouvelle bataille diplomatico-financière entre Israël et les pays arabes est sur le point d’être lancée. L’Etat hébreu compte demander aux membres de la Ligue arabe 300 milliards de dollars de dédommagements pour les biens laissés par les juifs durant leur exode massif vers la «Terre promise». Le Maroc est concerné. Et pour cause, à la veille de la guerre des six jours en 1967, sa communauté juive était estimée à 250.000 personnes, actuellement elle ne dépasse même pas 5000 âmes.
Cette idée a été lancée en 2009 et maintenant elle se concrétise sur le terrain. Selon le quotidien Maariv, le gouvernement israélien, en vue de réussir sa campagne, n’a pas lésiné sur les moyens. Une sélection de juristes locaux et étrangers a été recrutée à cet effet. Elle a pour mission de convaincre l’opinion internationale de la «légitimité» de leur cahier revendicatif. Une opération de lobbying de grande envergure est en cours de préparation sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, d’ailleurs c’est le vice-ministre, Danny Ayalon qui chapeaute toute cette campagne.
Congrès à Jérusalem le 10 septembre
Ainsi, le 10 septembre, la ville de Jérusalem abritera un congrès international consacré à l’examen du dossier des juifs dans les pays arabe. Un rendez-vous qui verra, notamment, la participation du congrès juif mondial et du conseil international des parlementaires juifs. Cette réunion comptera également la présence du congressman américain Jerry Nadler de la 8ième circonscription de New York. Pour mémoire, c’est lui qui était à l’origine de la loi votée, le 1er avril 2008, par la Chambre des représentants des Etats-Unis accordant aux juifs qui vivaient dans les pays arabes, le statut de «réfugiés».
Une loi qui exige des responsables américains impliqués dans le processus de négociations au Moyen-Orient de s’assurer que toutes les résolutions internationales relatives aux "problèmes des réfugiés palestiniens doivent contenir une référence explicite sur la question des Juifs, des Chrétiens, et des autres réfugiés expulsés des pays arabes".
Une manière pour renvoyer le principe du retour des Palestiniens chassés de leurs terres en 1948 et en 1967 aux calendes grecques. Ils sont plus de quatre millions vivant en Jordanie, Syrie, Liban et en Irak. Les gouvernements israéliens craignent que le droit au retour de la diaspora palestinienne ne puisse fragiliser l’équilibre démographique entre les descendants d’Abraham.
Bill Clinton parrain de cette campagne israélienne
Cette campagne israélienne sera, officiellement, lancée le 21 septembre, et à partir du siège des Nations Unies. Un timing qui n’est guère fortuit puisqu’il coïncide avec le début des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, donnant ainsi plus d’aura international à ce nouveau cahier revendicatif israélien. Lequel comptera sur le soutien de l’ancien président américain Bill Clinton.
Le quotidien Maariv avance qu’environ 850 000 juifs auraient été contraints de quitter les pays arabes et leurs biens confisqués. Cette nouvelle démarche israélienne n’est pas sans rappeler celles menées auparavant à l’encontre de l’Allemagne et la Suisse.
Dans le cas du Maroc, les milliers de juifs ayant quitté le pays l’ont fait sous la tutelle des représentants de l’Agence juive internationale.