Après presque six mois d’emprisonnement, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est libre. Le gouvernement a effectué une volteface, ce vendredi, en donnant une suite favorable aux requêtes de la défense de l’ex-chef d’Etat et de le relâcher pour raisons de santé. Il y a quelques jours, il avait en effet été admis à l’hôpital militaire de Nouakchott où il a subi une intervention cardiaque. Ould Abdel Aziz a retrouvé, ce samedi, sa famille. Il est désormais placé sous contrôle judiciaire et médical à domicile, rapportent des médias locaux.
Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie d’une main de fer de 2008 à 2019. C’est une fois qu’il a quitté le pouvoir, que les ennuis ont commencé pour lui en 2020. Une commission d’enquête parlementaire a passé au crible ses années de règne. Mais l’ancien président ayant refusé de comparaitre devant cette commission, la justice l'a alors poursuivi pour «corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice» durant l’exercice de ses fonctions. Des accusations que l’ex-président a toujours niées, criant au «règlement de comptes».
Sentant l’étau se resserrer, Ould Abdel Aziz s’est converti du jour au lendemain en challenger politique en lançant une OPA réussie sur une petite formation de gauche, le Parti Unioniste démocratique socialiste, créée par un ancien sous-officier de l’armée mauritanienne juste après sa sortie de prison. Le PUDS ne compte aucun élu ni dans les communes ni au Parlement. Une initiative qui a irrité l’actuel président, Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, ordonnant la suspension des activités du parti et la fermeture de son siège.
Le face-à-face entre les deux anciens "amis" est appelé à durer à moins qu'ils ne parviennent à un compromis.