Les Etats-Unis ont accompli le transfert des forces de la Réaction Rapide du Corps des Marines pour les missions en Afrique, installées depuis 2013 en Espagne, vers l’Italie, indique le média spécialisé en questions militaires Defensa.
L’opération s'est terminée avec le déplacement de l’unité aérienne à destination de la base aéronavale de Sigonelia en Sicile, précise la même source. Une première étape avant de mettre le cap vers la Tunisie ou le Maroc, afin de se rapprocher des zones de conflits, notamment en Libye et au Sahel. Le choix de ces deux pays de la région n’est pas fortuit. Le Maroc et la Tunisie bénéficient du statut d’allié majeur des Etats-Unis en dehors de l’OTAN, respectivement en 2004 et 2016.
Le processus du transfert de ces unités de la base de Moron à Séville vers l’Italie a commencé en novembre 2021, avec le départ de plus de 800 soldats des unités de l’armée de terre des Etats-Unis. Des sources au ministère espagnol de la Défense avaient alors qualifié, dans des déclarations aux médias ibériques, la réduction des forces américaines présentes en Espagne de «la plus importante, et ce, depuis le départ en 1992 des avions de chasse F-16 de la base de de Torrejón de Ardoz à Madrid». Néanmoins, le département de la Défense s’est refusé de commenter officiellement ces transferts.
Le Maroc bénéficiera-t-il de ses déplacements ?
Depuis son installation en 2013 à la base de Moron, des effectifs la Réaction Rapide du Corps des Marines pour les missions en Afrique ont augmenté jusqu’à atteindre 2.200 marines et 17 avions, constatait en novembre ABC Séville. En 2015, le gouvernement espagnol avait même signé un accord pour rendre permanente cette force d'intervention rapide pour répondre aux crises en Afrique. Une présence qui asssurait environ 300 emplois directs dans la région.
A noter que ces deux grandes opérations de déplacements d’unités de l’armée américaine ont été décidées alors que la gauche est au pouvoir en Espagne : Le PSOE en 1992, et la coalition de gauche réunissant le PSOE et Unidas-Podemos en 2021.
Pour rappel, l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, avaient assuré en janvier 2020, que «les relations entre les États-Unis et l'Espagne vis-à-vis des bases de Rota et Morón sont très étroites et d'une grande harmonie». Et de préciser que «Rota (à Cadiz) ne court aucun danger (…) et il n’y a aucun risque à craindre pour son avenir», apportant ainsi un démenti aux informations parues dans la presse espagnole et marocaine annonçant un éventuel transfert des militaires américains de Rota vers le Maroc.
Et pourtant dans son livre intitulé «Mémoires non-conformistes d’un politique de l'extrême centre», l’ancien chef de diplomatie, José Margallo (2011- 2016) avait révélé que l’administration de Georges W. Bush avait examiné en 2014 le projet de transférer ses deux bases militaires (Rota et Moron cédées en 1953 sous la dictature de Franco) vers le Maroc en riposte à la politique anti-américaine de l’ancien chef de l’exécutif Zapatero.
En octobre 2020, le Maroc a conclu un accord de coopération militaire d’une durée de dix ans avec les Etats-Unis.