Aux côtés du Bhoutan, de la Corée du Sud et du Nigéria, le Maroc est présenté parmi les pays avec des Contributions déterminées au niveau national (NDCs) proposées ou mises à jour «plus ambitieuses depuis la dernière mise à jour en mai 2021». Avec le Costa Rica, l'Éthiopie, le Kenya, le Népal, le Nigéria et le Royaume-Uni, le Maroc récolte la mention «action climatique presque suffisante», dans le Climate Action Tracker, publié cette semaine. Il s’agit d’une analyse scientifique indépendante produite par deux organismes de recherche qui suivent l'action climatique depuis 2009, les progrès vers l'objectif mondialement convenu de maintenir le réchauffement bien en dessous de 2°C et les efforts pour limiter ce réchauffement à 1,5°C.
«L'action climatique des pays en développement dans cette catégorie est, dans de nombreux cas, conforme à leur juste part des efforts mondiaux d'atténuation», estiment les deux ONG. «Ces pays en développement, qui ont peu contribué au changement climatique, proposent de prendre des mesures pour réduire les émissions, mais ont souvent besoin d'un soutien financier pour mettre en œuvre une action climatique globale et percutante», ajoutent-ils.
Pour exploiter davantage le potentiel d'atténuation afin de devenir pleinement compatibles avec Paris et pour bénéficier des effets sociaux, environnementaux et économiques associés, ces pays, dont le Maroc, «ont besoin d'un accès à un soutien financier international». «Ces gouvernements devraient fixer des objectifs conditionnels ambitieux et préciser le soutien dont ils ont besoin pour les atteindre», recommande le rapport.
Le Maroc appelé à revoir ses «objectifs conditionnels»
L’analyse note que les objectifs conditionnels du Maroc et du Nigeria sont «très proches de devenir compatibles avec l'Accord de Paris de 1,5°C», en ajoutant qu’«une petite amélioration de ces objectifs conditionnels ferait passer leurs actions à ‘compatible’ avec ledit objectif».
Pour le cas du royaume, Cimate Action Tracker considère que le pays «se classe bien mieux par rapport à sa juste part que par rapport aux filières nationales modélisées». «Nous évaluons les politiques et actions et les objectifs conditionnels, c'est-à-dire ceux que le pays souhaite atteindre en supposant qu'un financement international suffisant est disponible, par rapport aux trajectoires nationales modélisées. C’est l’inclusion de cet élément dans l'évaluation qui fait passer le classement du Maroc de la catégorie ‘1,5 °C compatible avec Paris’ à celle de ‘presque suffisant’», explique-t-on.
Au niveau mondial, le Royaume-Uni est le seul pays développé actuellement mieux noté, figurant dans la même catégorie que le Maroc. Climate Action Tracker lui recommande, d’ailleurs, de «mettre en œuvre des politiques plus ambitieuses pour atteindre son objectif national» et d’«augmenter considérablement sa contribution au financement climatique».
La Gambie reste le seul pays du globe dont l’action climatique reste «compatible avec l'Accord de Paris à 1,5 °C». «La Gambie s'est fixée des objectifs conditionnels ambitieux, qu'elle suggère de mettre en œuvre si un soutien financier est mis à disposition. Elle doit préciser davantage le soutien exact dont elle a besoin et recevoir un financement climatique suffisant pour transformer ses objectifs en action», estiment les rédacteurs du rapport.
Climate Action Tracker est élaboré par Climate Analytics et NewClimate Institute. Le premier est un institut de science et de politique climatique à but non lucratif basé à Berlin, en Allemagne, alors que NewClimate Institute est un institut à but non lucratif créé en 2014, qui soutient la recherche et la mise en œuvre d'actions contre le changement climatique dans le monde entier.