Le Front Polisario continue, depuis le 13 novembre 2020, d’évoquer l'existence de combats entre ses milices et l'armée marocaine le long du Mur des sables. Mercredi, le mouvement séparatiste a accusé l’armée marocaine d’avoir «lancé des raids sur des civils sahraouis non armés». Le Front a avancé que l’attaque présumée aurait eu lieu alors que ces civils revenaient «des territoires sahraouies libérées», appellation utilisée par le mouvement séparatiste pour désigner l’Est du Mur des sables.
Dans une déclaration à l'APS, Sidi Oukal, chef du «renseignement» du front séparatiste, a déclaré que l'armée marocaine «a bombardé des civils sahraouis non armés qui circulaient dans un camion civil chargé de marchandises et de denrées alimentaires en provenance des territoires libérées géographiquement éloignées du le mur de sable». Selon lui, «l’attaque a provoqué des pertes matérielles mais aucun des civils qui se trouvaient dans la zone susmentionnée n'a subi de blessures».
Sidi Oukal a ajouté que «les bombardements marocains visaient un camion et un véhicule utilitaire appartenant à des civils travaillant dans le transport de personnes et de marchandises» entre la Mauritanie et les zone à l'est du Mur des sables.
Un «incendie» concocté par le Front Polisario ?
Des comptes sur les réseaux sociaux ont partagé des photos et une vidéo d'un camion en feu au milieu du désert, tandis que l'ancien responsable au Front expulsé des camps de Tindouf, Mustafa Salma Ould Sidi Mouloud a déclaré, dans un post Facebook, que les faits se seraient déroulés «dans la zone d'Al Ga’âa au sud de Sabti, à moins de 6 kilomètres de la porte d'entrée des camps, ou ce que les habitants du camp appellent la police des frontières». Il a expliqué que le camion était visé dans la zone qui, selon le magazine de l'armée algérienne il y a un mois, «avait été témoin de la démarcation de la frontière entre la République algérienne et la République sahraouie».
Mustafa Salma n'a pas exclu la possibilité que «le Front Polisario soit à l'origine de l'incident, pour terroriser les habitants du camp et les empêcher de partir après avoir échoué à persuader les jeunes de rejoindre son armée». Il a rappelé que «les décisions de refuser les licences de quitter les camps sont devenues embarrassant et font pression sur la direction du front, qui essaie de convaincre les habitants d'une guerre qui n’existe que dans les dépêches de son agence de presse».
Contactée par Yabiladi, une source marocaine bien informée ayant requis l’anonymat a implicitement démenti le raid visant ledit camion. «Le Polisario et son parrain l’Algérie vivent de mensonges et tentent de promouvoir l'existence d’une guerre et des bombardements dans les deux sens au Sahara», indique-t-elle. Pour notre source, «ces informations sont sans fondement et que la situation est calme et stable». «Il n'y a pas de bombardement dans la région», conclut-elle.
L'information relayée par le Polisario sur le ciblage de civils sahraouis par le Maroc près des camps de Tindouf coïncide avec le discours officiel de l'Algérie sur le soutien marocain présumé au MAK et au mouvement Rachad qu'elle accuse d'être à l'origine des feux de forêt dans la région de Kabylie et d'avoir commandité l'assassinat du jeune Jamal Bensmail. Hier, l'Algérie a même affirmé qu'elle compte «revoir» ses relations avec le royaume.