La cour d’appel de Paris a confirmé, ce lundi, la mise en examen du militant islamiste Abdelhakim Sefrioui pour «complicité d’assassinat» du professeur Samuel Paty en octobre dernier. La cour a ainsi rejeté le recours d’Abdelhakim Sefrioui, 62 ans, qui demandait devant la chambre de l’instruction la nullité de sa garde à vue mais surtout de sa mise en examen en octobre pour «complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste», ont indiqué des sources proches du dossier à l’AFP.
Dans une déclaration à l’agence de presse, Maître Elise Arfi, avocate du Franco-marocain, a indiqué qu’elle entendait former un pourvoi en cassation contre cette décision. Abdelhakim Sefrioui est accusé d’avoir ciblé Samuel Paty, via une vidéo avec le parent d’élève Brahim Chnina, facilitant la définition d’un projet criminel par Abdoullakh Anzorov, un réfugié tchétchène.
Me Arfi avait plaidé lors d’une audience le 31 mai qu’aucun lien n’avait jamais été établi entre (son) client et le terroriste», en affirmant qu’il «ne le connaissait pas». «C’est une question de droit fondamentale : comment peut-on être complice d’un agent qu’on ne connaît pas, qu’on n’a jamais vu, avec qui on n’a jamais communiqué ?», avait-elle souligné. Elle relevait dans sa requête qu’il n’y avait pas de preuve, à ce stade des investigations, qu’Abdoullakh Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui.
Samuel Paty, 47 ans, avait été décapité le 16 octobre près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, tué peu après par les policiers. Dans ce dossier, quinze personnes sont mises en examen, parmi lesquelles six collégiens. La dernière, une femme de 33 ans interpellée le 22 juin à Nîmes, l’a été vendredi pour «association de malfaiteurs terroriste».