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Grand Angle

Crise migratoire : Contrairement aux prévisions espagnoles, l’UE ne condamne pas le Maroc

Après l’échec de la réunion Biden-Sanchez, le gouvernement espagnol n’a pas réussi à engager l'Union européenne dans une condamnation de l’exode de milliers de Marocains vers Ceuta.

Publié
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. / Ph. Oscar Del Pozo - AFP
Temps de lecture: 2'

Une fois de plus, les prévisions de la presse espagnole concernant le Maroc ont fait choux blanc. Cette semaine, les médias ibériques ont annoncé à l’unisson une sérieuse mise en garde des Européens au Royaume pour avoir politisé la carte de l’immigration dans sa crise avec l’Espagne. Finalement, le sommet de l’UE, tenu les 24 et 25 juin à Bruxelles, s’est conclu sans une condamnation directe de Rabat. Une petite victoire pour le Royaume même si «le Conseil européen condamne et rejette toute tentative de pays tiers d'instrumentaliser les migrants à des fins politiques», lit-on dans les conclusions de la réunion.

Le Maroc peut s’estimer satisfait de la teneur de cette résolution, et pour cause, elle ne le vise pas directement. La Biélorussie est aussi accusée d’instrumentaliser l’immigration en laissant passer des migrants vers la Lituanie et la Pologne. Son président Alexander Loukachenko a ainsi riposté aux sanctions prises à l’encontre de son régime par les Européens. 

La Turquie d’Erdogan joue avec aisance et succès la même carte migratoire dans ses relations avec l’UE. Pour l’heure, les Vingt-sept ont décidé d’accorder à Ankara une aide de 3 milliards euros pour continuer à jouer le rôle de gendarme, et freiner l’assaut des réfugiés syriens aux frontières orientales de l’UE. 

Un échec de la campagne du gouvernement Sanchez ?

Le Royaume est également concerné par cette «générosité» des Européens. En effet, le sommet a enjoint à la «Commission et au Haut représentant (l'Espagnol Josep Borrel, ndlr), en étroite coopération avec les Etats membres, de présenter des plans d'action pour les pays d'origine et de transit prioritaires à l'automne 2021, en indiquant des objectifs clairs, des mesures de soutien supplémentaires et des échéances concrètes».

L’absence de condamnation directe du Maroc sonne comme un échec de la campagne menée par l’exécutif espagnol, depuis plusieurs semaines. Pour rappel, Pedro Sanchez avait fait pression, dès le sommet extraordinaire de l’UE du 24 mai à Bruxelles, pour arracher une dénonciation du Royaume par les Vingt-sept. Sa tentative s’est avérée vaine, les chefs d’Etats avaient alors décidé de repousser l’examen de l’exode de milliers de Marocains à Ceuta à la réunion des 24 et 25 juin.

Hier soir, comme pour mieux préparer l’opinion publique aux conclusions de ce vendredi, des «sources gouvernementales» espagnoles ont confié à EFE que le débat sur la migration n'a pas été introduit à la demande de Pedro Sanchez, mais plutôt à l'initiative du président lituanien, Gitanas Nauseda. Celui-ci a sollicité une aide de Frontex en vue d’«améliorer le contrôle des frontières» entre son pays et la Biélorussie.

Cette absence de condamnation des chefs d’Etats de l’UE du Maroc est du pain béni pour l’opposition espagnole. Mercredi 23 juin à la Chambre des représentants, les députés du Parti populaire (PP) et de Vox ont tiré à boulets à rouges sur la politique étrangère du gouvernement de coalition de gauche.

Article modifié le 26/06/2021 à 10h58

marcopolobladi219
Date : le 27 juin 2021 à 12h37
Voici le texte "« Le Conseil européen condamne et rejette toute tentative de pays tiers d’instrumentaliser les migrants à des fins politiques », peut-on lire dans la déclaration préparée par les dirigeants de l’UE pour soutenir à nouveau l’Espagne contre le Maroc dans la crise migratoire de Ceuta." Il a été publié sur d'autres journaux marocains comme bladi.net du 24 juin
Jaoued68
Date : le 27 juin 2021 à 03h40
Ces espagnols du gouvernement n'ont rien dans la tête, vivement que les pays musulmans se réveillent et commence à fabriquer leurs armes eux-mêmes.
Berberi
Date : le 26 juin 2021 à 16h21
Du côté de l'UE il n'y a rien à craindre, le jour où le sujet deviendra sérieux (vote à l'ONU par exemple) une petite pression USA suffira. Le monde arabe et musulman est clairement sur la position du Maroc, sauf l'Iran et (l'Algérie). Maintenant le travail en coulisse s'active au sein de l'UA, c'est la prochaine étape : exclusion de la RASD. Ça ne saurait tarder. Dans moins de 10 ans, au pire, il y aura reconnaissance du sahara au niveau ONU, Plus vraisemblablement d'ici 5 ans.
marco91
Date : le 26 juin 2021 à 09h57
@ PARTICIPANT, merci pour l'éclairage et aux arguments, t'as tout à fait raison. Le pire, et c'est mon avis, se sont les idées de gauche qui mettent à mal toute critique réaliste, des révolutionnaires dans l'âme ses colporteurs tels des fanatiques ou des prophètes des temps modernes...
AL MASSIRA
Date : le 26 juin 2021 à 00h45
L'Europe des dirigeants et non les militants du Parlement européen viennent de désavouer l'Espagne tout simplement. L'Espagne tel un pays communiste dogmatique a privilégié ses dogmes politiques et non les intérêts collectifs du pays et des 27. L'émigration est un spectre qui fait peur. Des donneurs de leçons ici même nous ont dit que le Maroc s'est humilié et a gâché son image à Sebta, etc. C'est cette image qui a foutu la trouille à l'Europe et qui parle aujourd'hui. En plein dans le mille, un acte est mieux que mille discours. ça me fait penser à deux choses. Sur Sebta et Melilia, si dans l'avenir elles sont agonisantes, l'Europe ne les sauvera pas pour faire plaisir à l'Espagne. L'intérêt collectif d'abord. Et puis le Sahara, si le Sahara continue à être stratégique pour les relations avec l'Afrique subsaharienne, les dogmes hispano-germaniques pro-algériens ou la neutralité de toujours vont finir par exploser face aux USA et à la Chine. L'intérêt collectif d'abord.
Respect#
Date : le 26 juin 2021 à 00h20
Il faut avouer que les jeunes Marocains qui sont passés à ceubta c'est pas terrible aux yeux de de tous le monde ,c'est une erreur, maintenant que L'Europe a pris ça comme une invasion c'est exagéré Le Maroc peut inverser la situation on expliquant le vrais problème et impliquer les pays Arabes dans ce conflit avec L'Espagne comme l'a fait L'Espagne avec L'Europe et ne pas être seul sur la seine internationale. La solidarité des pays frères c'est le moment de la montrée .
participant
Date : le 26 juin 2021 à 00h00
Le Maroc n'est pas la Turquie ,encore moins la Biélorussie. Sans chauvinisme , croire que le Maroc attend de l'argent de l’Europe , comme certains font , ou utiliser le dossier des migrants pour influencer , c'est vraiment ne rien comprendre dans cette affaire. Comme pour le dossier des mineurs , et comme le Roi l'a demandé, le Maroc vise des règlements définitifs de ces dossiers. Des solutions nouvelles et innovantes qui marchent à court et à long terme ( 20 à à 30 années à venir ).Une solution globale. C'est pour ça que l'Observatoire des migrations en Afrique a été crée par le Maroc. l'Europe a du mal à gérer ce dossier, les solutions sont toujours à très court terme, les pressions électoralistes faussent les solutions. le dossier est toujours brouillé par les extrêmes et les ....patronats.les gauches mettent en place des solutions qu’aussitôt les droites élues défont. et ca recommence....aux élections suivantes D'un autre côté, cette "jeunesse africaine" que l’extrême droite d’Europe pointe du doigt, les patrons se les arrachent (ces mêmes patrons DES FOIS avec des idées bien ancrées de l’extrême) , car ces jeunes arrivants sont bosseurs et ne comptent pas leurs heures.....dans un contexte ou la main d'oeuvre est laborieuse à trouver... dans certains secteurs. je parle en connaissance de cause.... les européens doivent d'abord se mettre d'accord entre eux. l’échec Turque ou biélorusse et d'autres sur ce sujet est criant et surtout coûteux à l’Europe. Pour revenir à l'article , Sanchez est le symbole de cet échec européen , une gauche incapable d'évoluer , prisonnière d'une pensée d'il y a 50 ans. une gauche faible qui nourrit les deux extrêmes. Ce n'est pas la faute du Maroc s'il met les doigts sur les faiblesses de l'Europe. C'est un voisin qui connait trop bien l'Europe et ce depuis des siècles.
Rio de oro
Date : le 25 juin 2021 à 23h39
Parfait , tu m'as parfaitement compris , ma synthèse repose sur cela .
Citation
Boujamaa73 à écrit:
Non je pense qu'il veut dire que le Maroc ne fait rien sans réfléchir en amont. Les décisions du Maroc se prennent avec une vision au long terme. Contrairement aux espagnols qui fonctionnent beaucoup à l'orgueil et à la filouterie. Un point commun qu'ils ont avec nos voisins de l'est.
Rio de oro
Date : le 25 juin 2021 à 21h55
Tu me provoques un fou rire ,merci l'ami !!
Citation
"PBS l’Original" à écrit:
?? C’est une énigme ton commentaire ? Je donne ma langue au chat, trop compliqué
Rio de oro
Date : le 25 juin 2021 à 21h52
Pas du tout !! je répliquais surtout pour la question qui dit que , l'UE ne condamne pas le Maroc . j'expliquais que notre diplomatie ne met jamais le pas sans savoir les tenants et aboutissants. elle n'agit pas à la va vite !!
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