Saad-Eddine El Othmani a reçu, ce mercredi16 juin à Rabat, le chef du bureau politique de l’organisation Hamas, dans la résidence du chef du gouvernement. Tout un symbole attestant que la visite d’Ismail Haniyeh au royaume bénéficie de la bénédiction des plus hautes autorités marocaines. Un privilège déjà réservé à son prédécesseur, Khalid Mechaal, lors de sa visite au Maroc en décembre 2017.
Sensible à ces égards, le Palestinien a déclaré que son déplacement au Maroc jouit «du parrainage royal et de l’accueil du peuple marocain authentique que nous considérons avec toutes ses composantes comme une profondeur stratégique pour notre cause et Al Aqsa (mosquée)», rapporte le site du PJD. Haniyeh a souligné que la délégation palestinienne aura des discussions avec le chef du gouvernement ainsi que les leaders des partis marocains.
Cette visite permet au PJD de redorer son blason auprès des formations islamistes, terni après avoir endossé la normalisation des relations diplomatiques entre le royaume et Israël. Une visite qui a été précédée par la conversation téléphonique entre Saad-Eddine El Othmani et Ismail Haniyeh, le 12 mai en pleine agression israélienne sur Gaza. A cette occasion, le chef du gouvernement a réitéré «le rejet catégorique du Royaume du Maroc de toutes les mesures des autorités d'occupation affectant le statut juridique de la mosquée Al-Aqsa et d'Al Qods Al-Sharif, ou violant les droits légitimes du peuple palestinien».
L’accueil chaleureux d’Ismail Haniyeh confirme ainsi la centralité de la cause palestinienne pour le royaume et sa disposition à discuter avec toutes les factions palestiniennes présentes sur le terrain. Une place que le roi Mohammed VI a déjà revendiquée, dans son appel téléphonique du 10 décembre -le jour même de l'annonce du rétablissement des relations avec Israël-, au président palestinien Mahmoud Abbas.
Le Maroc marche ainsi sur les traces de l’Egypte, de la Turquie et du Qatar. Trois Etats ayant noué des contacts avec Tel-Aviv, certes non encore officiels pour Doha, et en même temps garde des relations étroites avec le Hamas.