L’exode de milliers de Marocains vers Ceuta a chamboulé l’agenda du chef du gouvernement espagnol. Pedro Sanchez a dû reporter son voyage, prévu ce mardi à Paris, pour se consacrer entièrement à l’examen de cette crise inscrite au menu de la réunion du conseil des ministres de ce mardi. La presse ibérique s’attend à une déclaration officielle de la part du chef de l’exécutif sur cette affaire.
Sous pression et après des heures de silence, Sanchez a fini par s’exprimer sur la situation. «Ma priorité en ce moment est de rétablir la normalité à Ceuta. Ses citoyens doivent savoir qu'ils ont le soutien absolu du gouvernement espagnol et la plus grande fermeté pour assurer leur sécurité et défendre leur intégrité en tant que partie du pays face à tout défi», a-t-il écrit sur Twitter.
Mi prioridad en este momento es devolver la normalidad a Ceuta. Sus ciudadanos y ciudadanas deben saber que cuentan con el apoyo absoluto del Gobierno de España y la máxima firmeza para velar por su seguridad y defender su integridad como parte del país ante cualquier desafío.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) May 18, 2021
Un tweet qui sonne comme une réponse au texte du président du Parti Populaire, publié quelques heures auparavant, sur le même réseau social. «Le gouvernement d’Espagne doit immédiatement garantir l’intégrité de nos frontières et coordonner avec le Maroc le rapatriement des migrants vers leur pays», a exigé Pablo Casado.
Acabo de hablar con el presidente de Ceuta para apoyarle en la grave crisis migratoria que sufre nuestra ciudad autónoma.
— Pablo Casado Blanco (@pablocasado_) May 17, 2021
El Gobierno de España debe garantizar de inmediato la integridad de nuestras fronteras y coordinar con Marruecos la devolución de los inmigrantes a su país. pic.twitter.com/sTMWtsRliU
1 500 Marocains rapatriés
De son coté, Santiago Abascal, le chef de Vox a annoncé aussi sur Twitter que «le Maroc a envahit Ceuta avec des milliers d'assaillants, à cause de l'inaction lâche et criminelle du gouvernement qui a cédé notre frontière sud». «Nous exigeons le déploiement de l'armée et l'expulsion des envahisseurs», a-t-il fustigé.
Marruecos está invadiendo #Ceuta con miles de asaltantes por la inacción cobarde y criminal del Gobierno que ha rendido nuestra frontera sur.
— Santiago Abascal ?? (@Santi_ABASCAL) May 17, 2021
Exigimos el despliegue del ejército y la expulsión de los invasores.
Mañana me desplazaré a Ceuta para apoyar a nuestros compatriotas
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Face à la pression de l’opposition, le ministre espagnol de l’Intérieur a révélé l’expulsion vers le Maroc de 1 500 personnes, entrées hier à Ceuta à la nage. Fernando Grande-Marlaska a souligné ce matin, dans des déclarations à la télévision espagnole, la détermination de son gouvernement à poursuivre cette opération menée «en coordination effective» avec les autorités marocaines.
Le ministre a indiqué que dès les premières heures de l’exode vers Ceuta, une cellule de crise a été mise en place en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, le département de la Défense ainsi que d'autres services compétents en vue de garantir la sécurité à la frontière. «Ceuta c'est l'Espagne, comme Madrid et Barcelone et nous avons adopté toutes les mesures», a-t-il précisé. Hier, des voix dans les rangs du PP et Vox ont demandé la «démission» de Marlaska pour son «échec» à prévenir les arrivées de milliers de Marocains vers l'enclave espagnole.
La crise sans précédent que connaît Ceuta affecte également les cours dans les écoles, qui «sont pratiquement vides en raison du refus de nombreux parents d'emmener leurs enfants dans les centres éducatifs».