Pablo Iglesias quitte le gouvernement de coalition de gauche pour se présenter à la présidence de la Communauté de Madrid, dont les élections anticipées sont prévues le 4 mai. Dans une vidéo de huit minutes, le leader de Podemos a justifié sa décision par sa détermination à «faire face à un gouvernement d’extrême droite entre Vox et Ayouso (Isabel Díaz» du Parti populaire, l’actuelle présidente de l’une des plus puissantes régions de l’Espagne.
«Je vais mettre tout ce que j'ai appris au cours de ces années, toute mon énergie et mon expérience gouvernementale, tout mon cœur et toute la force de mon cœur dans la construction d'une candidature de gauche forte et large pour empêcher l'extrême droite de mettre la main sur nos institutions et remporter la présidence de la Communauté de Madrid», a-t-il affirmé dans son message. Pablo Iglesias a, par ailleurs, proposé aux militants de son parti de bénir son choix de la ministre du Travail, Yolanda Perez, pour occuper son poste de deuxième vice-président du gouvernement.
Le scrutin à Madrid offre, en effet, à Iglesias une occasion pour se reconstituer une nouvelle popularité et retrouver sa liberté de parole en prévision des élections générales de 2024 ou même avant cette échéance, d'autant que ses relations avec ses «partenaires» socialistes sont tendues. Il a été souvent recadré par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense suites à ses prises de positions sur la question du Sahara occidental en faveur du Polisario, l’OTAN ou son appui au régime de Maduro au Venezuela.
Des divergences qui vont crescendo au point de porter sur le rôle et la place de la monarchie. Podemos a, d'ailleurs, présenté en mars une proposition de loi visant à limiter les interventions économiques du roi et ses discours mais fut rejetée par le PP et le PSOE.