Le président du Conseil des mosquées du Rhône (CMR) et le porte-parole du Conseil théologique des imams du Rhône (CTIR) ont exprimé leur déception de ne pas se retrouver dans le texte de la Charte des principes de l’islam, dans sa mouture finale signée la semaine dernière à l’Elysée par six fédérations et rédigé par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Dans un communiqué relayé lundi par Libération, les représentants ont dit s’être attendus à une «charte déontologique» plutôt qu’une «charte de principes» pour l’islam de France.
Pour les préposés du Rhône, la première aurait eu vocation à constituer «un guide du comportement individuel de l’imam dans l’exercice de son ministère». Dans ce sillage, le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, et son homologue de Villeurbanne, Azzedine Gaci, signataire du communiqué, se veulent plutôt dans une démarche de «structurer l’islam à l’échelle départementale». Dans leur déclaration conjointe, ils disent par ailleurs leur regret que les imams n’aient pas été consultés avant la ratification de la charte, rendue publique il y a une semaine. D’ailleurs, les trois fédérations de culte musulmans qui ont encore des réserves sur la signature du texte tiennent le même reproche vis-à-vis du CFCM.
Le communiqué souligne ainsi que «les musulmans de France sont des citoyens français», «tenus de respecter strictement les lois de leur pays et les valeurs de la République», que «les imams doivent rappeler souvent et à chaque fois qu’ils le jugent nécessaire». Cependant, ses signataires estiment que «l’inscription de ce point dans la charte ne ferait que créer un climat de suspicion généralisée et de repli sur soi». Dans ce sens, ils déplorent que la charte insiste sur le «comportement anecdotique» d’une «minorité de musulmans en France» qui verse dans «les interprétations réductives, les projections machistes» et «certaines pratiques qui relèvent plus de la tradition que de la religion».
Le CMR s’accorde en tout cas sur un point avec le CFCM, dans son indignation à l’égard de l’idée d’associer les opposants à la charte à une forme de radicalisme nécessitant leur exclusion du Conseil national des imams (CNI), un chantier qui devra prendre forme avec la signature de cette charte.