Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui a évoqué, mardi soir, la question du Sahara occidental lors d’une interview accordée à France 24.
«Lors du sommet de l’UA organisé début décembre, les participants ont exprimé leur mécontentement de ce qui se passe entre deux Etats-membres, à savoir le Royaume du Maroc et la RASD», a-t-il rappelé. Une allusion faite à l’intervention des forces armées royales (FAR) à El Guerguerate pour sécuriser le passage des biens et des personnes, que l’Algérien a qualifié de «non-respect du cessez-le-feu de 1991 entre les deux pays et l’accord militaire».
«Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) a été saisi pour préparer un nouvel accord de cessez-le-feu. Nous sommes en train d’œuvrer pour cette même finalité», a ajouté le responsable.
Smaïl Chergui, qui a soigneusement évité de commenter la reconnaissance, par les Etats-Unis, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, a dit espérer que «la Troïka se réunisse, trois ans après la décision prise lors du Sommet du Nouakchott». Et de déplorer «la non-ouverture du bureau de l’UA à Laâyoune». «La non-application de toutes ces décisions et le non-respect du conseil de sécurité de ses responsabilités puisqu’il n’y a pas d’envoyé spécial depuis deux ans, signifient qu’il existe une immunité diplomatique qui a permis ce retour de la guerre», a-t-il estimé,
Revenant sur la prochaine réunion du CPS sur ce dossier, il a insisté sur le fait que «c’est le sommet qui a demandé au CPS de se ressaisir de ce dossier». «La RASD est membre de l’UA et donc le Maroc et les Sahraouis auront l’occasion de prendre la parole devant le conseil pour exprimer leurs avis quant à ce qui s’est passé avant que le conseil ne tienne une réunion à huit clos pour émettre des recommandations», conclut-il.
La 14e session extraordinaire du Sommet a pour thème «Faire taire les armes». L’UA a demandé au CPS de «préparer les conditions d'un nouveau cessez-le-feu et parvenir à une solution juste et durable du conflit». Une manœuvre visant à décharger la troïka, créée lors du Sommet de juillet 2018 en Mauritanie, du dossier du Sahara au profit du CPS.