La reconnaissance, par le président américain sortant Donald Trump, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental était «totalement surprenante» et «n'a ni force ni effet», a déclaré lundi la ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, Naledi Pandor.
«C'est essentiellement la reconnaissance d'une illégalité», a-t-elle ajouté dans des déclarations à la presse, en marge d’un briefing sur les relations internationales de l'Afrique du Sud au cours de l'année écoulée.
Naledi Pandor a ainsi rappelé que «diverses résolutions des Nations unies ont confirmé que le Sahara Occidental a été occupé par le Maroc». «L'effet de quelque chose dit par les Etats-Unis d'Amérique ne change pas la position juridique de la résolution de l'ONU», a-t-elle martelé.
La cheffe de la diplomatie de l’Afrique du Sud a ajouté que son pays croit que «les États-Unis ont tort dans leur affirmation» et se placent en «désaccord avec les organes multilatéraux et la reconnaissance mondiale de la position d'occupation» du Sahara.
Elle a noté que cette reconnaissance américaine «va à l'encontre du droit international et de l'Acte constitutif de l'Union africaine» et «pourrait alimenter les hostilités entre le Maroc et les Sahraouis».
«Faire taire les armes dans ces situations nécessite de traiter les causes profondes des conflits qui incluent invariablement les déficits de gouvernance, les violations des droits de l’Homme et la contestation des ressources», a-t-elle déclaré.